Le gouvernement congolais s’oppose à la transaction aux termes de laquelle la société chinoise Zijin acquiert 49,50% des actions de la société canadienne Ivanohe Mines dans le projet minier Kamoa Copper en développement en République démocratique du Congo (RDC).
« Considérant que l’Etat congolais est actionnaire à concurrence de 5% des actions le projet Kamoa Copper , d’une part, et qu’il est en négociation avec l’actionnaire majoritaire Ivanohe Mines pour l’acquisition de 15% d’actions supplémentaires, d’autre part, le gouvernement de la République démocratique du Congo, à travers le ministère des Mines, s’oppose à cette transaction, étant donné qu’elle n’a fait l’objet d’aucune discussion préalable entre les actionnaires dans le projet Kamoa Copper », explique-t-il dans un communiqué de presse du 27 mai 2015 signé par le directeur de cabinet du ministre des Mines.
Rencontre RDC-Ivanohe Mines le 03 juin 2015
Valéry Mokasa Mwanabute précise qu’« à cet effet, le gouvernement de la République démocratique du Congo, à travers le ministère des Mines, invite son partenaire Ivanohe Mines à des échanges préalables, le mercredi 03 juin 2015 à 14h00, au cabinet du ministre des Mines à Kinshasa ».
Cette rencontre aura pour objet, d’« aborder les questions relatives à l’acquisition de 15% d’actions supplémentaires en faveur de l’Etat congolais dans le projet Kamoa Copper, et de la cession d’une partie des actions de Ivanohe Mines à Zijin, en vue d’y trouver des solutions appropriées ».
En fait, l’Etat congolais a appris cette nouvelle « à la suite d’une diffusion électronique publiée le mardi 26 mai 2015 ».
Un riche gisement en profondeur à Kipushi
Cotée à Toronto (Canada), Ivanhoe Mines a récemment confirmé la découverte d’une nouvelle zone minéralisée à des « teneurs exceptionnellement élevées » en zinc, cuivre et argent dans la mine Kipushi, située dans le sud de la province du Katanga.
« La découverte est révélée par les résultats du cinquième lot d’analyse de son programme de forage au diamant en souterrain dans cette mine », a-t-elle rapporté le 13 avril 2015.
Selon Ivanohe Mines citée par l’Agence Ecofin, « les résultats d’analyse obtenus pour le trou KPU072 ont confirmé l’existence en profondeur d’une zone de minéralisation de zinc à forte teneur, au sud de la Big Zinc Zone, la zone de plus forte minéralisation de cuivre dans la mine Kipushi ».
En février dernier, elle a fait état de ce que KPU072 a atteint une profondeur de 1272 m et a intercepté une nouvelle minéralisation massive d’une épaisseur de plus de 60 m. Le trou révèle des teneurs de 37% de zinc, 0,6% de cuivre, 6 g/t d’argent et 54g/t de germanium sur 57,7 m comprenant un intervalle de 50,8m avec 40,7% de zinc, 0,6% de cuivre, 6g/t d’argent et 54g/t de germanium.
« Notre programme de forage souterrain à Kipushi continue d’entrecouper des teneurs extrêmement élevées dans plusieurs zones, conduisant ainsi à une meilleur compréhension de la géologie et à un contrôle structural de la minéralisation », a commenté l’Executive Chairman d’Ivanhoe Mine, Robert Friedland cité par l’Agence Ecofin.
Il a indiqué que, « pendant que la plus grande mine de zinc au monde située en Australie réduit les activités en raison de l’épuisement du minerai, c’est le moment idéal de penser à reprendre la production à Kipushi, le plus riche gisement de zinc-cuivre au monde où la Big Zinc zone a montré des teneurs variant entre 40 et 60% de zinc ».
« Ivanhoe Mines détient à 68%, contre 32% pour la compagnie publique Gécamines, la mine de Kipushi, recelant du cuivre-zinc-germanium-plomb et des métaux précieux, située sur la ceinture de cuivre de l’Afrique centrale, à moins d’un kilomètre de la frontière de la RD Congo avec la Zambie », rappelle l’Agence Ecofin.