La RDC veut poursuivre Germain Katanga, condamné par la CPI

Mardi 19 janvier 2016 - 05:10

Kinshasa a annoncé lundi 18 janvier sa volonté de poursuivre l'ancien chef de guerre congolais Germain Katanga, condamné en 2014 par la Cour pénale internationale (CPI) à 14 ans de prison pour son rôle dans un massacre lors du conflit en Ituri en 2002.

Germain Katanga a été transféré à Kinshasa en décembre pour finir de purger sa peine et était censé sortir de prison ce lundi.

Mais « il ne sera pas libéré », a déclaré le ministre congolais de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, dans un entretien avec l'AFP.

M. Katanga « a été poursuivi auprès de la CPI pour des crimes bien précis, mais il reste impliqué dans d’autres dossiers tout aussi graves », a justifié le ministre, précisant que « deux procédures (étaient) en cours contre lui » en RDC.

La première « concerne son rôle dans l'assassinat de neuf Casques bleus » en Ituri en 2005, a ajouté M. Thambwe Mwamba. La seconde touche aux « contacts » que M. Katanga a « continué à avoir avec d'autres officiers qui sont poursuivis », a encore dit le ministre, sans donner davantage de détails afin de préserver le secret de l'instruction.

M. Katanga « aura un procès tout à fait juste », a assuré le Garde des Sceaux, « il peut recourir à tous les avocats qu'il veut pour pouvoir se défendre ».

Surnommé Simba ("Lion" en swahili) pour sa férocité lorsqu'il était à la tête de sa milice des Forces de résistance patriotiques en Ituri (FRPI), M. Katanga, 37 ans, a été condamné par la CPI en 2014 à 12 ans de prison pour sa complicité dans l'attaque d'un village du nord-est de la RDC ayant fait environ 200 morts en 2003.

Il avait été transféré à Kinshasa le 19 décembre, avec un autre Congolais condamné par la CPI, Thomas Lubanga, afin de finir sa peine en RDC.

Quelques jours après le retour de Germain Katanga à Kinshasa, HRW avait demandé aux autorités de la RDC que l’ancien milicien soit jugé de façon équitable et rapide.

« Le Congo peut poursuivre Germain Katanga pour des crimes de guerre autres que ceux pour lesquels il a été condamné par la CPI. Mais les autorités congolaises doivent lui garantir, ainsi qu'à ses trois co-accusés, un procès équitable et rapide », avait déclaré Géraldine Lattioli-Zeltner, directrice de plaidoyer au sein du programme Justice Internationale de HRW.

(Avec AFP)

 

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