Quatre jours après le verdict de la HCM
Quatre jours après le verdict de la Haute Cour Militaire siégeant en appel sur le dossier du double assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, la VSV, l’organisation dont étaient membres ces défenseurs des droits de l’homme, sort de son silence.
L’Ongdh dénonce la banalisation de l’assassinat des deux hommes a travers le verdict jugé complaisant par certains observateurs.
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) et la famille mondiale des Défenseurs des Droits Humains (DDH) dénoncent le verdict de complaisance et de la banalisation de la vie humaine rendu en appel, jeudi 17 septembre 2015, en chambre foraine à la Prison Centrale de Makala (PCM), à Kinshasa/Selembao en RD Congo par la Haute Cour Militaire (HCM) dans l’affaire assassinat de deux défenseurs des droits humains, en l’occurrence Floribert CHEBEYA BAHIZIRE et Fidèle BAZANA EDADI, respectivement Directeur Exécutif et Chauffeur, tous membres effectifs de la VSV.
La VSV et la famille mondiale des DDH saisissent l’occasion pour exprimer non seulement leur vive désapprobation, mais également, leurs vigoureuses protestations contre la banalisation de la vie humaine en général et celle de deux Défenseurs des Droits Humains en particulier par la plus haute juridiction militaire en RDCongo, cinq (5) ans après l’ignoble et lâche assassinat à l’ex Inspection Générale de la Police, dans la nuit du 1er au 02 juin 2010, de Floribert CHEBEYA BAHIZIRE et Fidèle BAZANA EDADI en plein exercice de leur mission de promotion et défense des droits de la personne humaine.
A la lumière du verdict antérieur rendu au 1er degré par la Cour Militaire de Kinshasa/Gombe, force est de constater avec amertume, l’acquittement des policiers impliqués d’une manière ou d’une autre, dans les actes ayant contribué de concert à l’exécution sommaire et extra judiciaire de deux DDH sus évoqués.
Les acquittements des policiers jadis condamnés à de fortes peines et l’atténuation sans précédent de la peine écopée de réclusion à perpétuité par le Colonel Mukalay devant le 1er juge, peine ramenée à quinze (15) ans de SPP par la HCM, ne constituent pas moins pour la VSV et la famille mondiale des DDH, des indices de la banalisation de la vie humaine et la complaisance qui a caractérisé le verdict rendu par la HCM.
De même, le refus inacceptable de prendre en compte le mérite et les contributions positives de Floribert CHEBEYA BAHIZIRE et Fidèle BAZANA EDADI à la cause de la démocratie, en vue de l’avènement d’un Etat de droit en RD Congo prouve à suffisance l’absence de volonté politique des autorités rd congolaises de lutter contre l’impunité des violations des droits des défenseurs des droits humains et d’œuvrer effectivement pour le respect des valeurs démocratiques.
S’agissant des motivations avancées pour les circonstances atténuantes en faveur du colonel Daniel Mukalay, la VSV estime qu’au de-là de sa qualité de délinquant primaire, colonel Daniel Mukalay devrait être condamné avec des circonstances aggravantes dès lors que l’assassinat de feu Floribert CHEBEYA BAHIZIRE a été à la base d’un autre assassinat en l’occurrence celui de Fidèle BAZANA EDADI, le témoin gênant.
Somme toute, le verdict rendu en appel par la Haute Cour Militaire consacre le régime de l’impunité et laisse sur leur soif l’opinion tant nationale qu’internationale et les parties civiles en ce que la haute juridiction militaire de la RD Congo n’a pas voulu, en laissant inexploitées de précieuses pistes offertes par certains témoins et enseignants, apporter l’éclairage sur les circonstances réelles de l’ignoble assassinat de deux Défenseurs des Droits Humains.
En définitive, le verdict rendu par la Haute Cour Militaire corrobore la thèse de crime d’Etat ciblé et planifié en vue d’une exécution par le sommet de la Police Nationale Congolaise (PNC, actuel Commissariat Général de la Police.
Fait à Kinshasa, le 21 septembre 2015
LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)