L’Association Congolaise pour l’Accès à la justice (ACAJ), la Ligue Congolaise contre la corruption et la Fraude, la Nouvelle Société Civile Congolaise, Justicia ASBL., la Fondation Bill Clinton pour la paix et les Anges du ciel, dénoncent avec la dernière énergie l’instrumentalisation de la justice par le gouvernement, pour réduire au silence les membres de l’opposition politique et les défenseurs des droits de i’h6mme. C’était au cours d’un point de presse tenu hier mardi 3 février 2015, à la Gombe.
Ces organisations constatent que le pouvoir de Kinshasa utilise la justice congolaise pour réduire au silence les opposants et les défenseurs des droits de l’homme, et pourtant, la justice est un service public. Ces ONG exigent la libération sans condition de tous les prisonniers politiques et la cessation des attaques judicaires contre les opposants et les défenseurs des droits de l’homme.
Elles en appellent à la communauté internationale, notamment les Nations Unies, l’Union Européenne, l’Union Africaine, les USA, la France, la Grande-Bretagne, la Belgique, le Canada... à prendre toutes les mesures qui s’imposent contre le gouvernement congolais, afin de le contraindre à respecter les droits et libertés fondamentaux des citoyens dont la liberté d’expression, la liberté d’opinion, la liberté de manifester pacifiquement et publiquement, et qu’il libère tous les prisonniers politiques sans condition, notamment Eugène Diomi Ndongala, Ewanga, Kabangu Tshizubu Bruno, Vano Kiboko, Cyrille Mupapa, etc.
Au cours de cette activité, ces organisations de défense des droits de l’homme ont à titre illustratif, répertorié le cas le plus récent des opposants victimes de harcèlement politique. Il s’agit du président de I’UNC, Vital Kamerhe. Elles ont fait savoir que Wivine Moleka s’était déjà désistée de son action pénale contre le précité. Malgré le compromis entre parties, le gouvernement a recouru au PGR pour qu’il fasse un pourvoi contre la décision rendue par le TGI/Gombe sous RPA 19123/18643, uniquement sur la forme, dans le but de faire accélérer le traitement du dossier et obtenir à tout prix sa condamnation. Ces ONG ont ajouté qu’après avoir rejeté le pourvoi de Vital Kamerhe, la Cour Suprême de Justice a déclaré recevable celui du PGR et décidé de traiter le dossier en premier et dernier ressort, en violation du droit au double degré de juridiction de Kamerhe.
En ce qui concerne le bâtonnier Jean-Claude Muyambo, président dé SCODE, enlevé dans sa résidence de Ngaliema, vers 4 heures du matin, par des agents de l’ANR, au lendemain des manifestations organisées par l’opposition et les organisations de la société civile, contre la révision de loi électorale, ACAJ et consorts indiquent que cet opposant, après être tour à tour conduit dans différents bureaux de I’ANR, a été déféré enfin au Parquet général de Kinshasa/Gombe où il est accusé pour une vieille affaire, alors que le plaignant avait déjà désisté. Toujours selon ces associations, ce dernier est détenu arbitrairement, à cause de son départ de la Majorité présidentielle et de son opposition à la modification constitutionnelle. Il est placé à la prison de Makala depuis le 26 janvier.
Le troisième cas concerne le président de l’ONG des droits de l’homme, « Synergie Congo et Développement », Christopher Ngoie Mutamba. Ce dernier a été enlevé le 21 janvier 2015 aux environs de 21 heures par des agents en tenues militaires et civiles. Il est détenu depuis lors au secret, sa famille- et ses avocats le recherchent jusqu’à ce jour sans succès.
Pascaline Kudura, porte-parole de la plateforme Majorité Présidentielle Populaire (MPP) et proche d’Eugène Diomi Ndongala, a fait l’objet d’interpellation par mandat d’amener le 30 janvier 2015 sur ordre de la Procureure générale près la Cour d’Appel de Gombe, pour un dossier civil portant sur un litige foncier. Elle n’a pu être remise en liberté ce jour là qu’à la suite de la mobilisation de plusieurs organisations des droits de l’homme et des personnalités politiques. Elle paie tout cela à cause de son engagement pour la libération sans condition de Diomi Ndongala, ont-ils relevé.
Par Murka