Dans un communiqué, l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme(ASADHO) se dit préoccupée par l’impunité dont jouissent les agents de l’Agence Nationale de Renseignements(ANR), cités dans plusieurs cas des violations des droits fondamentaux des opposants politiques et des activistes pro-démocratie en RDC.
L’ASADHO dénonce aussi l’acharnement des services de sécurité et de la justice contre les membres des mouvements citoyens en RDC.
En effet, depuis plusieurs années, plusieurs recommandations émanant de l’ASADHO et d’autres ONG des Droits de l’Homme ont été adressées au Président de la République, de qui dépend l’Agence Nationale de Renseignements(ANR), pour dénoncer les atteintes aux droits fondamentaux des particuliers dont se rendent coupables les agents de l’ANR et solliciter des sanctions à leur encontre. Malheureu-sement elles sont restées lettre morte.
De même, plusieurs plaintes portées contre certains d’entre eux devant la justice congolaise sont restées sans suite.
Dans ce document, l’ASADHO rappelle que l’ANR est régulièrement impliquée dans des cas d’enlèvement, des traitements inhumains et dégradants, la torture, le refus de visite des détenus par les parents et avocats, et la détention illégale des opposants politiques et des acteurs pro démocratie.
Il s’agit de l’enlèvement et la détention au secret, en violation des dispositions de l’article 17 alinéas 1 et 2 et 18 de la Constitution de la République, 6 et 7 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, 9 et 10 du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques ratifiés par la RDC.
Des victimes
L’ONGDH établie une liste de plusieurs personnes dont Eugene Diomi Ndongala, Président du parti de l’opposition dénommé Démocratie Chrétienne, enlevé le 27 juin 2012 et gardé au secret à l’ANR ; Jean Claude Muyambo, Président de la Solidarité Congolaise pour la Démocratie et le Développement(SCOD).
Il a été enlevé par les agents de l’ANR en date du 20 janvier 2015 et détenu illégalement. L’activiste Christopher Ngoyi Mutamba, Président de Synergie Congo Culture et Développement a été enlevé en date du 21 janvier 2015 et gardé au secret pendant plusieurs jours.
L’Asadho signale aussi les cas de Fred Bauma et Yves Makwambala, activistes de la Lutte pour le Changement (LUCHA), enlevés en date du 15 mars 2015 et gardés au secret pendant plusieurs jours… sans oublier Bienvenu Matumo, Héritier Kapitene, activistes pro-démocratie.
La dernière victime est Jean de Dieu Kilima, activiste du mouvement pro démocratie Front Citoyen 2016, enlevé en date du 8 juillet 2016 et gardé encore au secret…..
Vivement des sanctions ciblées
Face l’impunité dont les agents de l’ANR bénéficient, l’ASADHO recommande au chef de l’Etat d’ordonner des poursuites contre les agents de l’ANR auteurs ou complices des violations des droits de l’Homme décriés. Elle exhorte la Communauté internationale à prendre des sanctions ciblées contre les agents de l’ANR pour leur implication dans la violation des droits fondamentaux des opposants et des activistes pro démocratie.
Fier de son statut d’observateur auprès de la Commission africaine des Droits de l’Homme et des peuples dont le siège est basé à Banjul, en Gambie, l’ASADHO appelle à prendre également des mesures pour assurer la protection des membres de plusieurs mouvements citoyens congolais dont les droits fondamentaux sont régulièrement violés par l’ANR.
Elle prie le Haut-commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme et la Commission Africaine de Droits de l’Homme et des Peuples à ouvrir une enquête sur les atteintes à la liberté d’expression et d’opinion et, la répression contre les militants des Droits Humains, pro démocratie et les opposants politiques en République Démocratique du Congo.
Par GKM