L’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO) appelle à la libération du président du parti de l’opposition Union des républicains (UR), Norbert Luyeye, «enlevé» depuis quatre jours à Kinshasa par des militaires. L’ONG a lancé son appel dans un communiqué dont une copie est parvenue, jeudi 11 août, à Radio Okapi.
Cette ONG signale que l’enlèvement de Norbert Luyeye a été accompagné de la violation et perquisition illégale de sa résidence, au quartier 5 dans la commune de N’djili.
Elle rappelle que le président de l’UR a été kidnappé trois jours après avoir fait une déclaration dans laquelle il doutait de la tenue des élections dans le délai constitutionnel, du dialogue conformément à l’accord-cadre et du dialogue annoncé par Joseph Kabila.
A l’occasion, indique l’ASADHO, Norbert Luyeye avait souligné que la date «du 6 septembre [2016] marque non seulement la fin de mandat de Kabila, mais aussi de toutes les institutions en place».
Le président de l’UR avait été embarqué par des militaires, avec quelques membres de ce parti politique, à bord des véhicules de marque Toyota 4x4 de couleur blanche et amenés vers une destination inconnue.
«Après avoir enlevé Monsieur Luyeye, ces militaires ont emporté la somme de 1.500 USD$ - 400 USD appartenant à Monsieur Luyeye et 1.100 USD à son voisin visité au même moment avant d’enlever l’intéressé. Ils l’ont conduit vers une destination inconnue où il est détenu au secret sans accès à sa famille ni à l’assistance d’un conseil avec risque d’être soumis à la torture», a poursuivi l’ASADHO dans son communiqué.
L’ONG se dit par ailleurs préoccupée par le rétrécissement de l’espace politique en RDC, caractérisé par les actes de répression à l’égard des opposants et acteurs de la société civile et de la coupure du signal des chaînes de télévision proches de l’opposition.