Le bureau de la Ceni en difficulté !

Mercredi 20 mai 2015 - 10:26

Le lundi 18 mai dernier, les membres du bureau de la Ceni ont effectué un tour d’horizon à travers différents Bureaux de Réception et de Traitement des Candidatures (BRTC). Ils ont été, tour à tour, à Limete, à Lemba et à Nsele. Le but principal de la tournée était d’évaluer l’état d’avancement de l’opération du dépôt des candidatures pour les provinciales. Le même mouvement d’inspection s’est effectue à travers les provinces.
A l’issue de cette première évaluation à exactement 5 jours de la clôture du processus de réception des candidatures, le constat est amer.

En effet, le rapporteur de la Ceni indique qu’un total de 3.115 formulaires ont été retirés sur les dizaines de millions que toutes les statistiques sérieuses annonçaient. Et même que sur les 3.116 formulaires retirés, la Ceni n’a pas été en mesure de nous donner des précisions sur le nombre de dossiers déjà déposés. C’est tout dire sur le climat morose qui menace de plomber le processus électoral.

Bien plus alarmant est le fait que sur les 3.115 formulaires retirés, 1.108 candidats seulement, soit 35,5 pour cent ont retiré les notes de perception de caution auprès de la DGRAD. Nous sommes presque en face d’un désastre.

A Bunia, en Province Orientale 72 dossiers ont été enregistrés et 142 dans tout le Maniema dont 18 femmes.

Décryptages

Comme nous l’avions prévenu dans nos précédentes éditions, la perspective incontournable du dialogue a littéralement plombé l’engouement pour les provinciales. Nous titrions justement : Le Dialogue met la Ceni en danger “. Et nous démontrions dans cette livraison que la question du dialogue suspendait dé fait toutes les autres questions sensibles et d’intérêt national.

Il apparaît illusoire de se jeter dans un processus dont l’articulation peut connaître de sérieuses modifications au gré du dialogue en gestation.

Suivant l’esprit et la lettre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, le dialogue politique a préséance sur tout l’ordre institutionnel et politique en vigueur.
D’autre part, la mise en place d’un processus politique crédible pourrait supposer la remise en question du processus électoral dans son actuelle articulation.

Tout le monde préfère ainsi jouer à la prudence, surtout que le mardi 12 mai, dans sa ferme de Kingakati, le Chef de l’Etat a confirmé à ses troupes le caractère inéluctable du dialogue. Cet engagement de l’Autorité morale de la MP a eu raison des dernières hésitations de certains.

Et c’est dommage pour le bureau de la Ceni qui ne sait concrètement à quel saint se vouer. La centrale électorale qui était pratiquement au devant de la scène nationale, se voit lentement et sûrement renvoyée aux oubliettes de l’histoire.

Ajouté à e fait, l’absence prolongée de l’Abbé-Président pour des raisons de santé, le tableau ne fait que s’assombrir davantage et l’horizon se révèle très peu convaincant. En attendant, un rebondissement hypothétique, le processus électoral se révèle déjà être la première victoire collatérale du dialogue en gestation.

Par LP

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