Les signaux ne trompent jamais sur la sciène politique congolaise. Lorsqu’un rapprochement de vues commence à s’effectuer entre l’Opposition radicale et la Majorité, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les lignes vont terriblement bouger. Bouger loin au-delà de tout ce que les analystes les plus avisés peuvent prévoir.
Depuis que le temps précurseur du Dialogue politique s’accélère, il se constate, inversement, une stagnation dans d’autres compartiments de la vie politique du pays. En l’occurrence, le calendrier global de la Ceni, semble avoir pris du plomb dans l’aile.
La prolongation du délai-butoir du dépôt de candidature pour les provinciales constitue à elle seule toute une indication. Sans compter le peu d’engouement enregistré globalement au niveau de la classe politique. Par ailleurs, l’intervention du Vice-président de la Ceni devant la chambre haute du Parlement vient confirmer que le processus électoral a changé de rythme. Nous sommes loin de l’empressement constaté au lendemain de la publication du calendrier global.
Devant les patres conscripti (pères conscrits) de la nation congolais, le numéro 2 de la Ceni, assumant l’intérim de l’Abbé-Président, a révélé que le plan de décaissement des fonds en prévision des élections est en panne.
Comment pouvait-il en aller autrement ? Parmi les conditions posées par l’Opposition pour la tenue du Dialogue politique, il y a principalement la revisitation du processus électoral et du calendrier global. Les opposants demandent un calendrier consensuel en plus du fait qu’il faudra auditer le fichier électoral et s’atteler à l’enrôlement de tous les nouveaux électeurs depuis 2011.
Ralentissement
Aucun compromis n’a encore été trouvé autour du contenu du Dialogue politique en gestation. Mais le fait justement que la classe politique en soit, encore au stade des discutions des coulisses demeure suspensif de beaucoup d’autres choses. En l’occurrence le financement du processus électoral.
Il est tout à fait normal qu’en ce moment de flottement et jusqu’à la tenue effective du Dialogue politique, le Gouvernement se montre très réservé à honorer des engagements qui pourraient être remis en cause par les conclusions du Dialogue politique.
Au niveau de l’Exécutif et compte tenu des contraintes financières, on préfère jouer à la prudence. Rien de péremptoire ne peut se décider en ce moment de flottement et d’observation.
Jusqu’à ce que le Chef de l’Etat ait bouclé la boucle des consultations en prévision au Dialogue, personne ne pourra se hasarder à parier sur la suite des événements.
De la réponse de J. Kabila aux différents mémos de l’Opposition dépendra toute la suite des événements.
Nul doute qu’au bout du compte, soit le processus électoral sera maintenu dans son actuelle articulation, soit il va connaître un bouleversement total. C’est l’un ou l’autre. Alors, puisque personne ne peut dire à l’avance ce qu’il en adviendra réellement, le temps est au ralentissement du rythme d’exécution de certains engagements financiers.
Par LP