Le dialogue sommeille

Vendredi 4 mars 2016 - 13:47
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Alors que beaucoup, dans l’opinion, espéraient que le passage de Ban Ki-moon allait accélérer les choses dans le sens de la convocation de ces assises, rien de tel n’est constaté. Au contraire, l’on est replongé dans la torpeur.

 

Agacé d’attendre une convocation effective du dialogue national qui ne vient toujours pas, l’opposant Lisanga Bonganga et son Front du peuple, sonnent l’alarme. Cette plateforme qui soutient le dialogue dans l’esprit d’Etienne Tshisekedi, veut que ce mois de mars puisse être celui au cours duquel aura lieu ces assises censées baliser le chemin pour des élections libres, crédibles et surtout apaisées. Ce, sous la médiation internationale et dans le respect du délai constitutionnel.

 

Finalement qu’est qui retarde, une fois de plus, l’effectivité de ce dialogue dont l’Ordonnance a été signée depuis le 28 novembre ? Voulu inclusif, ce dialogue ne récolte toujours pas l’adhésion d’une bonne partie de l’opposition et de la société civile, allusion à Dynamique de l’opposition et au Front citoyen, entre autres.

 

L’arrivée de Ban Ki-moon à Kinshasa, le 23 février, avait nourri les espoirs de voir ces « radicaux » revoir leur copie pour qu’enfin ces assises démarrent. Le Secrétaire générai a beau inviter tout le monde à dialoguer, mais ces nihilistes semblent camper sur leur position. Seul, le G7 a été un peu transigeant en exigeant non pas le « dialogue» mais des «négociations directes ».

De son côté, 1’UDPS qui avait fait du médiateur international désigné par Ban Ki-moon son préalable, ne doit normalement plus se plaindre. Les Nations- Unies, l’Union africaine, l’Union européenne et l’Organisation internationale de la Francophonie, toute la crème de la communauté internationale réunie, a proposé Edem Kodjo. Le Togolais a déjà mené des consul- talions des parties prenantes au pays. Il avait également effectué le déplacement de Bruxelles à la rencontre d’Etienne Tshisekedi.

 

Qui encore, à part Ban Ki-moon, peut avoir plus d’influence pour persuader la classe politique et sociale sur cette question ? Apparemment personne. Vu comme le dernier rempart, le SG de l’ONU a déjà fait son boulot. Reste maintenant à tirer toutes les conséquences et convoquer ce dialogue. « Que ceux qui veulent dialoguer dialogue, ceux qui ne veulent soient ignorer. L’on est dans une situation où l’on n’a plus le temps à perdre », commente un analyste politique.

Visiblement, le passage de Ban Ki-moon a laissé un effet contraire : le processus de dialogue sommeille alors qu’on attendait qu’il sorte de sa torpeur.

Par Katz