Dépit et colère de l’ancien Premier ministre dont une conférence-débat avec les étudiants kinois prévue vendredi à l’Université Révérend Kim a été une nouvelle fois annulée sur décision des autorités de l’ESU et des services de sécurité.
Les autorités du ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire -ESU- et les services de sécurité ont décidé, jeudi, l’annulation de la conférence-débat de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, programmée vendredi 6 mai à l’Université privée Révérend Kim, à Lingwala. Pourtant c’était sur demande du secrétaire général académique et des étudiants que l’ancien PM devait animer ladite conférence. Et sans attendre, Muzito a immédiatement réagi à cette interdiction jeudi après avoir été prévenu par les responsables de l’Université qui, se plaint-il, ont affirmé avoir reçu des instructions fermes des autorités du ministère et des services de sécurité. «C’est une décision politique et antidémocratique, qui décevra certainement les étudiants qui envisageaient d’y participer et d’être édifiés sur les affaires nationales.
Et, dans le contexte actuel, rien ne saurait justifier cette intolérance à l’égard de la vérité», a déploré Muzito dont une autre sortie devant les étudiants de l’Université protestante du Congo -UPC- a été ajournée dans les mêmes conditions il y a environ un mois. «Je me demande jusqu‘à quand on va se montrer hostile à la pratique de la démocratie et l’exercice des libertés individuelles», a tempêté l’ancien Premier ministre, très présent dans les médias via des tribunes sur l’état de la Nation, secteur par secteur, pour autant plus que jamais déterminé à faire davantage entendre sa voix dans des espaces publics pour, a-t-il dit, des raisons évidentes. Prié de dire lesquelles, Muzito a cette réponse: «Nous souffrons le martyre alors que nous voulons donner aux jeunes les armes de la relève, leur expliquer l’héritage que nous avons reçu des pères de l’indépendance, leur dire ce qui a marché et ce qui ne l’a pas été ou ce que nous avons été capables de faire. Nous voulons leur dire un discours de vérité contre le discours de propagande du gouvernement actuel et, peut-être, espérer faire pardonner notre génération avec des explications objectives, basées sur du vrai».
Par Tino MABADA