L'activiste burkinabé arrêté en République démocratique du Congo, puis finalement expulsé, a fustigé à son retour au Burkina Faso les "comportements de dictateur" du président congolais Joseph Kabila et appelé la jeunesse africaine à se mobiliser contre les dirigeants qui s'acrochent au pouvoir.
"Ce sont des comportements de dictateurs et de voyous qui ont l'habitude de réagir avec des moyens de forçats pour nous obliger à obtempérer", a lancé Sidro Ouédraogo à son arrivée à l'aéroport de Ouagadougou, dans la nuit de jeudi à vendredi.
Une cinquantaine de membres du groupe "Balai citoyen", en pointe dans la révolution qui a chassé le président burkinabé Blaise Compaoré en octobre 2014, l'attendaient et ont entonné l'hymne national burkinabé à la vue de leur camarade.
Ils ont ensuite repris en choeur des slogans tels que "Kabila zéro, le peuple aura ta peau" et "Kabila, salaud, le peuple congolais aura ta peau".
Alors que le débat sur un éventuel troisième mandat du président Kabila agite la RDC, M. Ouédraogo avait été arrêté dimanche à Kinshasa en compagnie de militants sénégalais et congolais alors qu'il participait à une rencontre destinée à sensibiliser la jeunesse congolaise sur les questions de gouvernance et de démocratie.
Face aux protestations internationales, le gouvernement congolais avait expulsé mercredi soir M. Ouédraogo ainsi que les trois militants sénégalais arrêtés avec lui. Le gouvernement congolais les accusait de préparer des "actes de violence".
"On parle du printemps arabe. Maintenant il faut parler de l'harmattan (vent chaud et sec d'Afrique de l'Ouest, ndlr) africain parce que c'est le moment où le vent doit faire basculer tous ces gens", a soutenu M. Ouédraogo.
Il a désigné les présidents Kabila (RDC), Idriss Déby (Tchad), Faure Gnassingbé (Togo), Paul Biya (Cameroun) et Denis Sassou N'Guesso (Congo), qualifiés de "dinosaures".
"Il est évident que nous ne pouvons pas continuer à partager le même navire que des commandants aveugles", a-t-il ajouté, appelant la jeunesse africaine à agir "un peu plus que l'Union africaine, qui ne fout rien réellement pour l'unité de ce continent".