Lutte contre les spéculations sur les tarifs de transport aérien
A la base de cette action en justice, de graves allégations imputées sans preuve ni fondement au ministre de l’Economie nationale à travers une lettre de M. Blattner dont il a même réservé copies au Chef de l’Etat et à plusieurs autorités du pays
Des sources généralement bien informées font état d’une plainte que le ministre de l’Economie nationale, le professeur Modeste Bahati Lukwebo, vient d’initier contre M. Blattner, Directeur Général de la compagnie aérienne Fly CAA.
Il est reproché à ce dernier d’avoir voulu ternir la réputation du ministre de l’Economie nationale à travers de graves allégations sans preuve ni fondement imputant à ce ministre un certain nombre de faits, notamment » de fixer à la hausse les tarifs de transport aérien, de prendre des initiatives en contradiction avec la politique gouvernementale et contre la population congolaise et de chercher à faire porter par celle-ci le manque de rentabilité des entreprises œuvrant dans le secteur des transports aériens « .
Ces allégations graves sont relevées dans la correspondance datée du 23 juillet 2015 que l’homme d’affaires Blattner a adressée au ministre Bahati tout en réservant copies à la FEC ainsi qu’à plusieurs autorités du pays dont le Chef de l’Etat, le Premier ministre et les Présidents de deux Chambres du Parlement.
Dans la plainte déposée le 4 août 2015 auprès du Procureur Général de la République contre le DG de Fly CAA, le ministre Modeste Bahati considère également comme très grave le fait que ce dernier affirme dans sa lettre, sans en donner la preuve, que » le ministre de l’Economie a fixé à la hausse les tarifs de transport aérien des personnes en contradiction avec l’esprit ayant présidé les rencontres organisées par le la tutelle économique pour la baisse desdits tarifs « .
Pour le ministre, ces affirmations graves » dénotent l’intention de nuire « . Et il cite comme preuve la campagne médiatique systématique à laquelle l’intéressé s’est livré contre sa personne, l’exposant ainsi gratuitement et pour des motifs inavoués à sa hiérarchie.
Dans les couloirs du ministère de l’Economie nationale, les agissements du patron de Fly CAA tombent sous le coup de l’imputation dommageable et de la calomnie, étant donné que ces allégations pour le moins mensongères ont été portées à la connaissance de l’Autorité judiciaire suprême du pays, à savoir le Président de la République.
Nos sources renseignent qu’avant d’initier la plainte contre le DG de Fly CAA, le ministre Bahati a pris le soin d’informer le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, Chef du Gouvernement.
Certains observateurs avertis ne sont pas surpris par la mauvaise interprétation que le patron de Fly CAA donne aux travaux auxquels les opérateurs du secteur ont été conviés en juillet dernier par le ministère de l’Economie nationale à travers sa Commission chargée d’examiner les tarifs des services de transport aérien en République Démocratique du Congo. Travaux auxquels deux délégués de Fly CAA ont bel et bien pris part, même si ces derniers ont refusé de signer le procès verbal ayant la sanctionné la réunion que les membres de ladite Commission ont tenue le 9 juillet dernier au ministère de l’Economie Nationale.
Ce procès-verbal dont le journal » La Tempête des Tropiques » a réussi à se procurer une copie explique clairement la démarche citoyenne du ministre Bahati.
Car, dans son mot introductif tel que repris dans ledit procès verbal, ce dernier a » expliqué le bien-fondé de cette réunion de concertation en évoquant la volonté du Gouvernement de la République de voir les prix des billets d’avion être revus à la baisse tout en préservant la rentabilité des exploitants aériens.
Et dans cette optique, il a suggéré la fixation d’un tarif transitoire applicable sur une durée expérimentale n’excédant pas trois mois… « .
Pour rappel, outre des représentants du ministère de L’Economie et ceux du Ministère des Transport et Voies de Communication, des experts des compagnies Fly CAA, Blue Sky et Congo Airways ont également pris part à ces travaux au cours desquels il a été passé en revue les tarifs pratiqués par Fly CAA sur les grandes destinations.
Les spéculations sur les billets d’avion pour ces destinations suscitent souvent des protestations au sein de la population. Et c’est à ce titre que plusieurs députés nationaux ont même plaidé, au cours d’un débat houleux en plénière, pour l’éradication du monopole pratiquement donné à Fly CAA sur le réseau domestique.
C’est donc pour mettre fin aux spéculations observées sur les tarifs de billets d’avion vendus par Fly CAA que la Commission a élaboré une grille tarifaire pour les principales destinations, notamment Kin – Lubumbashi (260 dollars), Kin – Goma (351 dollars), Kin – Bukavu (412 dollars), Kin – Kindu (270 dollars), Kin – Kisangani (281 dollars), Kin – Gemena (229 dollars), Kin – Mbuji-Mayi (218 dollars), Kin – Kananga (192 dollars), Kin – Mbandaka (148 dollars).
Curieusement, cette grille tarifaire censée soulagée la population a été rejetée par le DG de Fly CAA pour des raisons inavouées, au point de remettre en cause le compromis déjà trouvé. Un volte-face que le ministre Bahati a jugé inacceptable dans une lettre adressée le 18 juillet au DG de Fly CAA.
La RDC n’est pas une jungle. Les opérateurs économiques véreux qui se croyaient tout permis doivent déjà déchanter.
Par DMK