Après Genval, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement pense désormais à l’après-Kabila. Nulle part dans le discours de différents ténors de ce méga-regroupement politique de l’opposition, il est fait état d’un quelconque rapprochement avec le pouvoir dans le cadre d’un dialogue politique qui ouvrirait une rallonge même de quelques secondes au règne de Kabila. Devant la presse mardi au Collège Boboto à l’occasion de la restitution des travaux de Genval, ils ont réitéré leur ‘‘non catégorique’’ au dialogue de glissement. Par contre, ils ont accentué la pression sur le régime. ‘‘Pas un jour de plus pour M.Kabila après le 19 décembre 2016’’, a rappelé le radical Martin Fayulu dans un ton habituellement ferme contre le pouvoir. Pour ces leaders politiques de l’opposition, l’attachement à la constitution est très fondamental. Ils ont martelé sur le respect strict de la constitution. A en croire, Mwando Nsimba, l’un des membres du comité de sages du Rassemblement, toute violation de la constitution sera rejetée par la population. Le leader G7 a, d’ailleurs, poussé les congolais à la mobilisation générale pour obtenir le départ du président sortant. Au rassemblement, le projet du referendum mijoté par le pouvoir passe pour une provocation. ‘‘Non à toute idée du referendum ou projet du référendum pour élaborer une nouvelle constitution, non au dialogue convoqué par l’ordonnance présidentielle de M. Kabila, non au dédoublement politique’’, peut-on lire dans l’acte d’engagement des forces politiques et sociales acquises au changement signé à Bruxelles. Le plus important pour le rassemblement, c’est la publication du calendrier électoral au 19 septembre et la tenue des élections dans le délai constitutionnel. D’ailleurs, l’enrôlement des électeurs est considéré comme une manœuvre de la Ceni pour proroger le mandat du président Kabila. ‘‘Notre peuple exige un calendrier électoral clair pour l’alternance et non un enrôlement des électeurs détaché de l’ensemble du processus que la Ceni étale sur 16 mois dans le but de proroger le mandat de Joseph Kabila à la tête du pays’’, dénonce Mwando. D’un ton menaçant, l’ancien premier vice-président démissionnaire de l’assemble nationale a prévenu que désormais, le Rassemblement se consacrera sur la mobilisation du peuple pour la publication de ce calendrier au plus tard le 19 septembre prochain comme l’exige ‘‘l’article 73 de la constitution’’. Par ailleurs, l’opposition continue de plaider pour la mise en œuvre de la résolution 2277 du conseil de sécurité sous la modération d’un facilitateur international renforcé par un panel des représentants des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine, de l’organisation internationale de la Francophonie et des Etats-Unis d’Amérique. Mais pour décrisper la tension actuelle, les cardinaux du Rassemblement exigent la libération rapide et sans condition des prisonniers politiques.