Voilà une affaire scabreuse, de licenciement abusif d’une jeune employée (Aurélie Njila), dont se serait bien passée la société ORANGE, elle qui se fait passer dans l’opinion publique pour une société respectueuse des lois et de l’éthique. En complicité avec SESOMO, une obscure agence de placement du personnel déjà épinglée par le gouvernement, Orange vient de licencier une de ses employés, aurélie Njila, pour des rasions pour les moins loufoques et sans aucun respect de la procédure. Ce qui ne peut qu’interpeller les autorités politiques, administratives et pourquoi pas judiciaires de la RDC qui sont garantes des droits fondamentaux des rd-congolais. Cela fait deux ans et 6 mois que Aurélie Njila, qui a 16 ans de carrière professionnelle dont 10 ans chez Airtel, a été débauché du concurrent Airtel (en 2013) par Orange qui avait besoin de ses services en lui faisant signer un contrat à travers la société SESOMO. Orange justifia cette démarche comme un moyen d’éviter toute exposition des salaires des cadres à cause de la forte tension sociale en son sein due à la politique des bas salarial y pratiquait. En réalité, SESOMO, n’est pas une société de sous-traitance mais plutôt une société de portage salarial. Elle fait généralement office de secrétariat général pour la plupart des sociétés à Kinshasa qui recourent à ses services. La stratégie mise en œuvre par ORANGE consiste à faire signer à des agents qu’il recrute lui-même, après interview et offres d’emploi, des contrats auprès de SESOMO. Ces agents sont vraisemblablement des salariés ORANGE, ils passent toutes leurs évaluations chez leur employeur et reçoivent toutes leurs gratifications auprès de cette dernière mais lorsque cette société veut se débarrasser d’eux, elle les met à la disposition de sa compère SESOMO qui par multiples subterfuges se fait passer pour le véritable employeur pour enlever l’épine au pied de sa compagne d’infortune. Du coup le pauvre agent injustement licencié se trouve embarrassé dans les procédures de recours administratifs et judiciaires. SESOMO est donc une société qui exécute les basses besognes d’Orange.
Deux ans après donc, Aurélie Njila qui travaillé à la Direction du Marketing, et où elle était bien cotée par ses supérieurs, fut transférée pour la Direction B2B d’Orange, dirigée par Max Francisco, qui s’occupe de grandes entreprises (corporate). C’est là que tous ces malheurs commencent. Rétrogradée de son poste initial et malgré un recours adressée à l’époque au Secrétaire Général, faisant office du Directeur des Ressources Humaines et sans obtenir gain de cause. Brimades déplacées, job description mal définies et incartades de son supérieur étaient devenus sont lot. Elle s’est plainte du comportement peu orthodoxe de son chef hiérarchique. Hélas sans succès. Et ce qui devait arriver arriva. Alors qu’elle avait les meilleures notes dans sa précédente Direction, son Directeur, un sujet étranger, lui colle une mauvaise note au premier semestre 2015 pour son évaluation sans aucune justification. Une note juste au dessus de la moyenne. Tout naturellement, mécontente, Aurélie Njila qui considère que cette notation subjective menace son plan de carrière, s’est tout de suite plainte au Directeur Général de la société (Jean Michel Garrouteigt) en introduisant un recours en bonne et due forme. Dans sa requête, elle demande aussi le changement de Direction. Le belge Steve Lusinde, Secrétaire Général répond que cette question ne concerne pas sa Direction, laquelle comprend bel et bien les ressources humaines, la régulation, le volet juridique et judiciaire. Quelques jours plus tard alors qu’elle est reçue par le Responsable des Ressources Humaines, tout bascule, il lui informe que Orange veut se séparer d’elle et que des négociations vont débuter pour fixer la hauteur des indemnités de séparation. Le 24 septembre 2015, c’est le recruteur Sesomo qui entre en jeu. Cette société l’invite pour lui faire une offre ridicule, frôlant humiliation et ignominie ignoble sur les indemnités. Bien entendu, Aurélie Njila n’a rien voulu savoir de Sesomo. Mais question : que vient donc faire Sesomo dans un conflit qui oppose Orange à une de ses employés ? Lors de son embauche par Orange, relate Aurélie Njila, il était convenu que son salaire, relativement élevé, transiterait par Sesomo pour ne pas frustrer les anciens CCT qui sont généralement mal rémunérés (politique des bas salaires à Orange). Le rôle de Sesomo était donc limité à rendre opaque sa fiche de paie. Ni plus ni moins. Sur ces entrefaites, Aurélie a donc opposé un refus ferme de discuter avec Sesomo sur ces indemnités car ce dernier n’étant aucunement son employeur. C’est alors que la machine infernale s’emballa. Le 25 septembre 2015, le « porteur de salaire » lui envoie une lettre de retrait d’affectation et de sa mise à la disposition à Sesomo. La lettre lui parvient dans les locaux d’Orange sous bonne escorte des agents Sesomo. Ces derniers lui prient sans ménagement de les suivre afin de la conduire dans les bureaux de Sesomo. La RDC pour le patron de Sesomo, le français Ludovic Houssard, est un véritable far west. Là-bas, Sesomo demande à Aurélie Njila « de faire un bilan de sa mission à Orange ». Elle mettra.
SESOMO au défi de lui produire l’accusé de réception du prétendu ordre de mission ainsi que des termes de référence de ladite mission. Sesomo en fut désarçonné. Il résolu de « régulariser sa procédure cavalière » en convoquant une fois de plus Aurélie Njila le 27 septembre dans ses bureaux. Là elle passe devant une pseudo réunion de la « commission de discipline » initiée par Sesomo et présidée par une certaine Carole Doutchou. Remarquer qu’elle y est convoquée sans aucune demande d’explication préalable et sans faits mis à sa charge ( faits n’existant d’ailleurs pas parce qu’elle n’a jamais travaillé pour SESOMO et du côté d’ORANGE, aucun dossier disciplinaire n’avait été ouvert à sa charge), sans assistance aucune comme la loi le prévoit. Comme le ridicule ne tue pas, le Directeur Principal de Sesomo annonce à Aurélie Njila « son licenciement pour faute lourde », sur base des faits inexistants. Alors qu’à l’origine, Orange, avait elle-même initiée une séparation à l’amiable pour la simple raison qu’elle ne disposait d’aucun poste correspondant à son profil. Même si on réfléchit par l’absurde en admettant que Sesomo est l’employeur de Aurélie Njila. Que d’irrégularités : aucune lettre de demande d’explication ne lui a été adressée par exemple. Cette commission s’apparente plus à un tribunal inquisitoire. Ferme et de marbre, Aurélie Njila n’a pas cédé aux élucubrations du Dg de Sesomo. Elle a opposé un énième refus de au sujet des indemnités lui proposées. Furieux et presque en colon, L.Houssard lui balance sur ton méprisant ceci : « vaut mieux un tien que deux tu l’auras » et par la suite « notre porte reste grande ouverte, allez réfléchir ». Comme s’il s’agissait de la charité. Cette affaire, hélas, n’est pas la première du genre qui affecte Orange RDC, filiale de la multinationale Orange basée à Paris. Il y a quelques mois, le chef comptable avait été traité par un autre expatrié, le directeur financier Pascal Fournier, « qu’il était plus têtu que sa fille, sa femme et ses deux chiennes ». Orange a dû débourser des centaines des milliers d’euros pour taire l’affaire en se séparant à l’amiable avec son ancien comptable. Pascal Fournier s’en est tiré à bon compte malgré la virulence de ses propos qui frisent le racisme. Orange RDC qui se veut une société exemplaire en respectant la charte éthique édictée par le Groupe Orange France ne l’est pas, car l’auteur de la comparaison de son collègue aux animaux ne subira aucune sanction de la part de sa hiérarchie, ni aucune interpellation. L’affaire Aurélie Njila ne pas sans rappeler une autre affaire qui a vu récemment Orange RDC condamnée par la Justice à payer 639.000 USD pour licenciement abusif. A cette allure, la société qui vient à peine de totaliser 5 millions d’abonnés, risque de voir ses prévisions de croissance contrariées car il y règne une ambiance délétère notamment due au fait que les promesses de rehaussement de salaire n’ont pas été tenues. Pour revenir au cas d’ Aurélie Njila, elle a entamé une procédure administrative qui risque de déboucher sur un litige de travail qu’Orange ferait mieux d’éviter en payant de manière transparente et équitable ses indemnités de séparation, elle qui en a pris l’initiative. Sinon, c’est son image de marque qui sera une fois de plus écornée à cause de l’incurie de sa Direction. Le vice-premier ministre en charge de l’emploi devra (Willy Makiashi) ouvrir l’œil et le bon pour que mettre fin aux atteintes incessantes aux droits du travail dans lesquelles se sont spécialisées Orange RDC et son compère Sesomo.