Après la mort de près de 80 compatriotes massacrés à Beni et Irengeti, au Nord-Kivu, par des éléments de l’Adf, une pluie torrentielle à Kalehe, au Sud-Kivu, vient de causer plus de 200 morts et de disparus
Alors que les Congolais n’ont pas encore oublié le malheur qui les a frappés lors du massacre de plus de 80 d’entre eux à Beni et Irengeti, dans la province du Nord-Kivu, la République démocratique du Congo est de nouveau endeuillée depuis le week-end dernier.
En effet, renseignent des sources, près d’une centaine de personnes ont perdu leurs vies tandis que d’autres sont portées disparues à la suite des pluies torrentielles qui se sont abattues le samedi 25 octobre 2014 sur le territoire de Kalehe, à environ 60 km de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.
En somme, en moins d’une semaine, les Congolais ont brusquement perdu plus de 280 de leurs compatriotes. Les uns à cause de l’incapacité du ministre de l’Intérieur et son collègue de la Défense à assurer leur sécurité, les autres par la volonté de la nature.
Sous d’autres cieux, le drapeau serait en berne dans l’ensemble du territoire national. En plus, les deux ministres précités démissionneraient pour avoir failli à leurs missions, ainsi que leur collègue des Affaires sociales par solidarité.
Selon des sources de la société civile de Kalehe, plus au moins 50 corps ont été retrouvés dans les localités de Bushushu, Rambira, Nyambasha, et Nyamukubi du groupement Mbinga-Nord. D’autres sources dans la région parlent de 30 corps découverts jusque hier lundi, dans la matinée, dans cette contrée.
Quant au bilan matériel, plus de 40 maisons se sont écroulées sous cette pluie à Bushushu dont une Eglise de la Communauté du Christ au Congo (CCC) dans la quelle se trouvaient une centaine de choristes, répétant des cantiques du culte dominical dernier.
L’école primaire EP. Bugamanda de la même communauté a été totalement détruite au moment où des élèves étudiaient pour la vacation après-midi. Un pont a également été emporté, coupant ainsi le territoire de Kalehe de Goma et de Bukavu.
Les rescapés sont sans abris et il menace encore de pleuvoir. Une délégation du gouvernement provincial du Sud-Kivu s’est rendue hier lundi matin sur le lieu pour évaluer la situation et tenter de venir en aide aux sinistrés.
Sud-Kivu: une catastrophe similaire à Uvira
Une catastrophe similaire s’est produite la semaine dernière à Uvira, dans la province du Sud-Kivu cette fois-là, où une jeune fille de 12 ans avait été emportée par l’eau suite à une forte pluie qui s’y est abattue. Des maisons, des routes ainsi que des caniveaux de cette cité avaient été également détruits.
Le chef-adjoint de la cité d’Uvira, John Ngwasi Rwagaza, a interdit aux populations de boucher les conduites d’eau et les caniveaux en cette période des pluies.
Après le massacre perpétré par l’Adf, Joseph Kabila attendu à Beni
Après le massacre perpétré à Beni par des éléments de l’Adf qui ont égorgé près de 80 Congolais à l’arme blanche, Joseph Kabila est attendu cette semaine à Beni-ville, à 350 Km au Nord de Goma. Selon des sources officielles, la visite du chef de l’Etat est motivée par la situation sécuritaire qui prévaut, depuis un mois, dans ce territoire.
Kabila débarque à Beni au moment où les Forces armées de la RDC (Fardc) poursuivent la traque des rebelles ougandais dans le cadre de l’opération Sokola.
En plus, ces rebelles détiennent encore en otage des centaines de personnes kidnappées dans plusieurs villages et localités du territoire de Beni.
Mais pour une certaine opinion, la visite présidentielle du réconfort des familles éprouvées est qualifiée de très tardive, surtout que le représentant du secrétaire général de l’Onu en République démocratique du Congo, Martin Kobler, était parti en premier soutenir ces familles au lendemain de ce massacre. Joseph Kabila aurait mieux fait d’annuler tout son programme, s’y rendre, décréter un deuil national et réconforter les proches des victimes.
Par Lefils Matady