Aux termes d’une déclaration, près de 120 organisations de défense des droits humains soulignent l’absence d’indices sérieux pouvant établir la culpabilité de Christopher Ngoy et insistent sur le respect scrupuleux des droits fondamentaux et autres droits garantis par la constitution et les lois de la République
Cent seize (116) organisations de défense des droits humains œuvrant en République démocratique du Congo viennent de signer une déclaration dont une copie est parvenue hier mercredi à la rédaction de la Tempête des tropiques et aux termes de laquelle elles demandent la mise en liberté en faveur de Christopher Ngoy Mutamba » martyr vivant de la démocratie en RDC « .
Mais avant toute chose, les ONGDH rappellent qu’après près de 20 jours d’actions et d’investigations en vue de retrouver Christopher Ngoy Mutamba » enlevé le 21 janvier 2015 par les éléments de la Police militaire « , elles ont obtenu une audience auprès du vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Evariste Boshab, en date du 10 février 2015. Elles ont noté à l’occasion la » prédisposition d’Evariste Boshab à établir un partenariat responsable avec les ONGDH dans la perspective de l’humanisation des services de sécurité vis-à-vis des citoyens « , tout en insistant sur le fait que » l’on ne peut ni encourager l’anarchie ni tolérer un Etat policier « .
Les ONGDH rappellent également que Christopher Ngoy Mutamba, après la cérémonie de sa présentation au vice-Premier ministre Boshab, a été transféré au Parquet général de Kinshasa/Matete lequel ouvrira l’instruction du dossier le 12 février avant de le placer sous mandat d’arrêt provisoire au Centre pénitentiaire et de rééducation de Makala où il sera conduit le même jour. Christopher Ngoy Mutamba y réside désormais.
Ainsi donc, tout en saluant l’ouverture d’esprit du vice-Premier ministre Boshab, les ONGDH, après concertations, ont décidé de poursuivre les discussions avec Evariste Boshab afin de privilégier les échanges constructifs » pouvant déboucher sur la libération de leur collègue « .
Les ONGDH dénoncent l’arrestation arbitraire et la détention illégale
S’agissant du dossier judiciaire ouvert à charge de Christopher Ngoy Mutamba, les ONGDH dénoncent l’arrestation arbitraire et la détention illégale du défenseur des droits humains pendant 21 jours et rejettent en même temps toutes les accusations » arbitraires avancées par la police pour justifier cette détention « . Selon les signataires de la déclaration, le ministère public n’a pas non plus présenté des indices sérieux de culpabilité pouvant justifier la détention de Christopher Ngoy Mutamba dans la prison de Makala.
C’est pourquoi, les ONGDH recommandent au Procureur général de la République de constater cette absence d’indices sérieux et d’accorder la liberté à Christopher Ngoy Mutamba. Elles aussi demandé au Procureur général de la République de » veiller au respect scrupuleux des droits fondamentaux et autres droits garantis par la constitution et les lois de la République.
Par ailleurs, dans une autre déclaration remise à la presse, les organisations de la société civile dénoncent la criminalisation et les arrestations des défenseurs des droits humains et d’opposants politiques pour leur lutte en faveur du respect du cadre légal des élections en République démocratique du Congo.
A ce sujet, elles ont rappelé l’arrestation de Jean Claude Muyambo Kyassa, de Christopher Ngoy, Vano Kiboko et autres Mukaz a Tshiyin et Cyrille Mupapa. Les organisations de la société civile recommandent la libération de tous les détenus politiques » ainsi que l’instrumentalisation de la justice contre les acteurs politiques, les défenseurs des droits humains, … ».