La léthargie décriée depuis le début des travaux de la session parlementaire ordinaire de mars 2015 en cours continue de préoccuper les observateurs.
Cette léthargie se caractérise par l’irrégularité des séances plénières, notamment au niveau de l’Assemblée nationale.
Et pourtant, dans son discours d’ouverture des travaux de la présente session parlementaire, le président de cette chambre législative avait appelé ses collègues députés nationaux à faire preuve d’assiduité et de régularité.
Visiblement, cet appel est loin d’être suivi par des députés, préoccupés par des intérêts mesquins, au détriment de l’intérêt de la nation tout entière qui attend des élus du peuple un travail raffiné pour résoudre les questions liées à la décentralisation, à l’installation de nouvelles provinces de la République Démocratique du Congo et à tant d’autres problèmes majeurs. Même dans les plénières des commissions permanentes, les députés brillent par un absentéisme criant.
A cet égard, l’appel d’Aubin Minaku reste, ni plus ni moins, qu’un coup d’épée dans l’eau, dans la mesure où il ne porte pas toujours des effets escomptés à un mois de la fin des travaux de la session, prévue le 15 juin prochain.
Depuis trois semaines, le Bureau de l’Assemblée nationale a pris l’habitude d’organiser une séance plénière seulement lundi et vendredi.
Ces séances plénières sont surtout consacrées au contrôle parlementaire. Très peu de matières législatives sont traitées.
Aubin Minaku a expliqué cette situation par le fait que le gouvernement de la République n’envoie pas les textes des projets de loi inscrits dans le calendrier de la session, comme s’il avait oublié que des députés membres de l’Opposition politique lui ont toujours demandé d’inscrire dans le calendrier de la session uniquement des textes légaux déjà déposés au Bureau de la chambre basse du parlement.
Pis encore, les membres de la Majorité présidentielle (MP), une plateforme politique qu’Aubin Minaku dirige en sa qualité de secrétaire général, se sont arrangés pour se rendre dans les installations de la Foire internationale de Kinshasa (FIKIN) où se tiennent, depuis hier jeudi, les travaux du Congrès du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD).
Ils ont ainsi sacrifié les travaux de la session parlementaire qui relèvent de l’intérêt national, au profit du Congrès de ce parti au pouvoir, qui a transformé le Congo Démocratique en un enfer invivable.
Les Congolaises et Congolais auraient souhaité voir ce Congrès organisé pendant les vacances parlementaires et avant la session parlementaire ordinaire ou session budgétaire dont l’ouverture interviendra le 15 septembre prochain.
Durant ces 3 mois des vacances parlementaires, les membres de la famille politique chère au chef de l’Etat Joseph Kabila ne généraient en rien leurs compatriotes et participeraient tranquillement à leur ramassis.