Pendant près de deux ans (décembre 2012- Novembre 2014), l’Initiative Bonne Gouvernance et Droits Humains(IBGDH) et l’Association d’Intégrité et de la Bonne Gouvernance(ASIBOG), deux organisations de la société civile de Kolwezi ont réalisé une étude d’évaluation des impacts de la Sicomines sur les droits des communautés locales constituées des habitants de la cité de Kapata à Kolwezi et ses environs, dans le district de Kolwezi. Les résultats de cette étude présentée par le Centre Carter ont mis en lumière les impacts positifs et négatifs des activités de la Sicomines sur le cadre de vie des communautés locales.
Les conclusions de ce rapport indiquent que, certes le projet Sicomines a contribué à la réhabilitation de certaines infrastructures de base des communautés affectées, mais les impacts négatifs liés à la destruction et à l’expropriation des champs sans compensations justes, équitables et appropriées ainsi que la crainte d’une éventuelle expulsion forcée de logements ont des conséquences très néfastes sur le mode de vie de ces communautés dont l’agriculture constitue le principal moyen de subsistance. En ce qui concerne les impacts positifs, la recherche a noté avec satisfaction la construction et la réhabilitation de certaines infrastructures de base notamment les écoles, la voirie urbaine, le curage des rivières,….
Cependant, les impacts négatifs suivants ont été documentés par l’équipe de recherche de deux organisations. Il s’agit entre autres de l’insuffisance d’information en termes de consultation et de participation des communautés affectées dans la mise en œuvre du projet Sicomines, la destruction et l’expropriation des champs et récoltes des habitants de la cité de Kapata et ses environs sans paiement des indemnités justes et équitables.
Au regard de ces problèmes qui ont une incidence négative sur le mode de vie des communautés affectées et dont le gouvernement congolais, l’entreprise Sicomines et le gouvernement chinois sont responsables à des degrés différents, ces deux structures ont formulé une série des recommandations.
A propos des consultations et du droit à l’information et à la participation , elles demandent au gouvernement d’exiger de la Sicomines la redéfinition de sa politique de communication avec les services étatiques locaux et les communautés locales en mettant en place le comité tripartite de suivi des activités et engagements de la Sicomines tel que prévu dans l’étude d’impact environnementale de l’entreprise. L’IBGDH et l’ASIBOG souhaitent que le gouvernement congolais puisse décentraliser le Bureau de Coordination du Programme Sino-Congolais (BCPSC) en vue d’avoir une représentation à Kolwezi, lieu de l’exploitation minière du projet Sicomines.
« Nous demandons au gouvernement d’inviter la Sicomines à recalculer et à payer les indemnités justes et équitables aux victimes d’expropriation de champs en se référant au code minier et aux standards internationaux en manière d’expropriation des moyens de subsistance des communautés locales .
Nous recommandons au gouvernement congolais et la Sicomines de trouver des terres arables de remplacement pour les communautés locales victimes d’expropriation de leurs champs » ont déclaré Maître Donat Kambola et Alphonse Makula, respectivement représentants de l’IBGDH et l’ASIBOG.A propos des logements de la cité de Kapata, ces deux structures recommandent également au gouvernement congolais et Sicomines de préciser les limites de la concession de cette entreprise et donner l’information claire aux habitants de Kapata sur l’éventualité d’une délocalisation de cette cité.
Par Godé Kalonji Mukendi