De passage à Kinshasa la capitale, les délégués syndicaux de la Générale des carrières et des mines (Gécamines), ont animé une conférence de presse le mardi 12 mai 2015 au restaurant ‘La Délice’ à Gombe, afin d’éclairer l’opinion publique sur la situation actuelle de leur société caractérisée actuellement par la relance de sa production, après plus de deux décennies de crise. « Il est vrai que la Gécamines a traversé une période difficile de son histoire à cause de la mauvaise politique de la Deuxième République, qui avait constamment la main mise sur la gestion de l’entreprise… » a affirmé à cet effet le président de l’Intersyndicale, Schadrac Kasongo Mabuisha.
Saluant l’implication du président de la République, Joseph Kabila Kabange, de concert avec le gouvernement de la République et la notabilité katangaise, dans ce succès, le syndicaliste a indiqué que cela permettra d’améliorer le social des travailleurs, puis d’apporter un soutien approprié au budget de l’Etat congolais. Cependant, précise-t-il, l’Etat congolais étant le premier actionnaire de la Gécamines, il doit davantage mobiliser les efforts en vue d’une relance effective de ce géant minier.
Rappelant que la descente aux enfers de la Gécamines s’est confirmée dans les années 1990 suite à l’effondrement de la mine de Kamoto, les travailleurs ont assez longtemps supporté cette traversée du désert et souhaitent voir leur situation sociale s’améliorer. « Ce qui justifie notre présence à Kinshasa pour frapper à la porte des décideurs en vue du bon fonctionnement de l’entreprise », a déclaré Kasongo, président de l’intersyndicale.
Entreprise centenaire, la Gécamines est actuellement butée à un sérieux problème de coupures intempestives de courant empêchant son meilleur fonctionnement. Malgré la vétusté des machines, indique le représentant de ses travailleurs, les agents s’investissent tous les jours pour améliorer le niveau de production.
En février 2014, rappelle-t-il, la Gécamines n’avait rien produit, et était obligé de recourir aux institutions financières dont les banques, pour pouvoir payer les agents. Cette dette s’élève à 120 millions USD.
Concernant le rajeunissement de son personnel, le syndicat a confirmé que l’employeur a pris la décision de réduire le personnel en envoyant à la retraite certains agents qui ont atteint l’âge de 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes. Après examen des dossiers, 800 anciens agents ont été sélectionnés et étaient autorisés de s’absenter du service en attendant leurs décomptes finals.
Martelant sur les coupures électriques, Kabila Ngoy du Bureau Syndical permanent a souligné que cela handicape beaucoup le fonctionnement de l’usine de métallurgie. « Si l’usine tourne normalement avec la production de 1500 tonnes, l’entreprise peut encaisser 10 millions de dollars et payer les salaires de ses travailleurs, s’acquitter des droits de l’Etat. Mais, nous travaillons avec de vieilles machines, alors que leurs concurrents utilisent la nouvelle technologie… »
Interrogé sur une fameuse lettre signée « Patriotes katangais radicaux » qui accable les gestionnaires de la Gécamines, l’Intersyndicale la considère ni plus ni moins comme un tract et non comme une déclaration. « Le signataire de cette fameuse lettre n’a pas révélé sa vraie identité. Le mouvement dont il se réclame n’existe pas au Katanga et les informations qui y sont contenues ne sont pas du tout fondées pendant qu’il s’attaque aux individus… »
Au sujet du « contrat chinois », le président de l’Intersyndicale a souligné que si cette entreprise fonctionne aujourd’hui, c’est parce que le Chef de l’Etat l’avait signé. D’où son invitation aux Congolais à soutenir la Gécamines pour la construction de nouvelles usines, en vue de faire face à la concurrence qui est vive.
Tshieke Bukasa