L’Opposition à couteaux tirés autour du Dialogue !

Mardi 10 mars 2015 - 11:04

La République Démocratique du Congo est entrée de plain pied dans sa phase décisive, après la publication par la Commission Electorale Nationale Indépendante du calendrier électoral global. Ce cadre institutionnel retrace le processus électoral pour deux ans où les regards de tous les Congolais ainsi que de ceux des observateurs sont d’ores et déjà rivés sur les élections qui pointent à l’horizon. Publié le jeudi 12 février 2015, ce calendrier met déjà en confrontation deux camps. Si l’un campe sur le Dialogue, l’autre, par contre, s’affaire à militer uniquement sur le calendrier électoral dans le sens d’annuler certaines élections jugées de moindre importance et de s’en tenir à la présidentielle et aux législatives. Deux sons plus que discordants se sont fait sentir. L’Udps s’est manifestée en faveur d’un dialogue politique différent de celui relevé ci-haut. Si bien qu’en définitif, le dernier mot entre les deux reviendra au camp qu’aura choisi la voie de la Majorité.

La Ceni a par ailleurs affirmé vouloir répondre à trois exigences, assurer la régularité des élections, achever le cycle électoral démarré en 2011, mais aussi et surtout respecter les échéances constitutionnelles pour la présidentielle. En guise de rappel, il importe d’indiquer, selon l’esprit du calendrier, que la date de la présidentielle est connue, mais pas seulement car, en tout, sept scrutins ont été annoncés. Elections locales, provinciales et municipales prévues en octobre 2015, mais aussi sénatoriales ainsi que l’élection des gouverneurs en 2016, avant la présidentielle et les législatives, en novembre 2016. Cette annonce était très attendue par l’Opposition et la communauté internationale tant les susurrations de la frange de l’Opposition demeurent fortes ces derniers mois. Aujourd’hui, beaucoup se sont donc dit rassurés par ce premier pas, même si les inquiétudes autour de la tenue de ces élections sont loin d’être levées dans le camp de l’Opposition. En effet, la commission électorale elle-même a reconnu qu’il y avait un certain nombre de contraintes à surmonter pour organiser tous ces scrutins. Ont tout d’abord été mentionnées des contraintes financières. Le budget pour financer ces élections est estimé à plus d’un milliard de dollars. Une somme gigantesque que le gouvernement va devoir débloquer.

Autre contrainte, celle que le Parlement adopter un certain nombre de lois notamment sur la répartition des sièges au sein de l’Assemblée nationale, un pré-requis important pour l’organisation des législatives. Enfin, il faut mettre à jour le fichier électoral et savoir à quelle date limite ce fichier électoral sera-t-il clôturé. Il sied de noter en outre que les prochaines échéances électorales ne sauraient nullement être abordées avec des a priori devant des observateurs électoraux internationaux qui ne manqueront pas de rencontrer et d’écouter toutes les parties prenantes au processus. Ce, au regard des principes sous-jacents à une vraie démocratie : le respect des aspirations profondes du peuple, le respect de la constitution qui n’est pas faite pour « être révisée pour le petit groupe de personnes », la transparence dans le fichier électoral, la nécessité de permettre à tout le monde de s’exprimer et enfin l’obligation pour la Commission électorale de chercher la confiance de la population et dans le processus, et dans les institutions. Déjà, suivant des supputations en provenance desdits états-majors politiques de l’Opposition, l’on souhaite que la CENI double d’efforts pour avoir un maximum de transparence dans la manière dont elle organise ses travaux, qu’il y ait un dialogue et un effort de dialogue entre tous les partis politiques, et surtout veiller à ce que la confiance des citoyens dans le processus électoral revienne grâce à des faits et grâce à des pas concrets. Pour la Majorité, on estime qu’une meilleure option a été levée pour l’intérêt supérieur de la Nation. L’on croit savoir que la Majorité a tablé sur ce calendrier élaboré en 151 points la Céni.

Ce « chronogramme » longtemps attendu fixe les différentes étapes qui doivent conduire aux élections présidentielles, sénatoriales et législatives de 2016, mais aussi de manière plus rapprochée, aux élections provinciales, urbaines, municipales et locales de 2015. Le document prévoit notamment un audit externe du fichier électoral fin mars 2015. un audit censé se terminer trois jours avant la convocation du corps électoral pour les premiers scrutins. Selon ce calendrier, les Congolais iront aux urnes une fois seulement en 2015 : le 25 octobre pour l’élection des députés provinciaux, des conseillers communaux et de secteur. En 2016, ils seront convoqués cinq fois pour un marathon électoral qui ira des sénatoriales le 17 janvier aux législatives et à la présidentielle le 27 novembre. Il faudra encore attendre dix jours pour connaître les résultats provisoires de la présidentielle. Le nouveau président est censé prêter serment le 20 décembre 2016. Sur le papier, ce chronogramme respecte les délais prévus par la Constitution. Mais beaucoup se demandent, au vu du défi logistique que ce scrutin représente si les échéances pourront être tenues.

Par LP

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