L’OPR demande à Kabila de libérer le dialogue

Lundi 28 décembre 2015 - 11:17

C’est en sa double qualité de président et porte-parole de l’Opposition Patriotique et Républicaine (OPR) que Sylvanus Mushi Bonane a réitéré, le samedi 27 décembre 2015, à l’hôtel Venus, dans la commune de la Gombe, l’adhésion de sa plate-forme politique à l’idée de la tenue du dialogue politique. C’était à l’occasion d’une déclaration politique engageant les 31 partis regroupés en son sein, représentés par leurs délégués.

L’un des points saillants de cette prise de position a été la demande expressément adressée au Chef de l’Etat, en vue de « libérer le dialogue », notamment par la mise en place urgente de son Comité préparatoire, tel qu’indiqué dans son message du 28 novembre 2015. Ce groupe de travail devrait, selon l’OPR, apprêter son rapport endéans le délai butoir de dix jours lui imparti, afin de permettre le démarrage effectif des travaux.

Cette exigence a été exprimée au regard du blocage constaté dans la préparation des élections voici quatre ans, à la suite de la méfiance qui s’est installée entre membres de la classe politique, principalement la Majorité au pouvoir et l’Opposition. Mushi Bonane a fait remarquer qu’il ne reste qu’une année pour l’expiration des mandats du président de la République et des députés nationaux, alors que ceux des sénateurs, des députés provinciaux et des gouverneurs de provinces ont largement expiré depuis 2011.

«Le grain de sable qui s’est glissé dans la machine est, vous vous en doutez, le retard accumulé dans la mise en œuvre du processus électoral devant renouveler les animateurs des institutions de la RD Congo, dans le strict respect de la Constitution du 18 février 2006, telle que modifiée par la loi n°11/002 portant révision de certains articles de ladite Constitution », lit-on.

L’OPR en appelle à toutes forces politiques et sociales de la Nation, afin qu’elles se retrouvent autour d’une même table et discutent, sans tabou, de toutes les questions d’intérêt national et, particulièrement des élections, afin de trouver un dénouement heureux à la crise congolaise.

Mushi Bonane et ses pairs refusent de s’attarder sur l’identité de la main noire qui bloquerait la mise en place du Comité préparatoire du Dialogue et préfèrent considérer que 90% des 489 partis politiques agréés par le ministère de l’Intérieur, 90% des partis membres de la Majorité, 75 % d’organisations de la Société civile, 80% des partis et personnalités de l’Opposition sont favorables à la tenue de ce forum.

Par conséquent, on perdrait du temps à chercher l’adhésion de tout le monde. L’OPR pense que les « absents » pourraient jouer un rôle capital dans la critique des résolutions de ce dialogue, afin que ladite rencontre ne tourne pas en une messe noire. D’où, la convocation du Dialogue ne devrait plus tarder, quitte aux participants à définir eux-mêmes, par consensus, les matières à inscrire à l’ordre du jour.

Le résultat le plus important à viser par le Dialogue, selon Mushi Bonane et ses pairs, c’est de dégager un consensus autour d’un calendrier électoral réaliste, qui permettrait à la Ceni de relancer la machine électorale mais aussi d’accoucher d’un Pacte républicain qui garantirait la bonne fin du processus électoral à venir.

De l’avis de l’OPR, la présence d’un facilitateur serait facultative, dès lors qu’il n’est pas appelé à être un acteur contraignant de type modérateur. Le plus important serait que les représentants du peuple congolais au Dialogue puissent se mettre d’accord sur l’essentiel, dans la paix, la concorde, la communion de cœurs et d’esprit.

Melba Muzola