Le livre du journaliste et écrivain Mfumu Di Fua Di Sassa permet d’apprendre un peu plus sur le musicien-poète congolais.
Auteur de plusieurs textes sur la musique de deux Congo, Mfumu Di Fua Di Sassa aime la bonne musique. Il aime aussi les artistes-musiciens qui font de l’art d’Orphée l’essentiel de leurs activités au quotidien. Journaliste et écrivain, il consacre particulièrement son ouvrage «Rétro Histoire et Mémoire » à l’œuvre de Simon Lutumba. Le livre de 200 pages a été publié aux ateliers Beaudley, en 2015, apprend-on de Starducongo.
A 77 ans d’âge, dont 57 ans de vie musicale, Lutumba Simaro est sans doute l’un des artistes-compositeurs les plus féconds de la rumba congolo-congolaise de ces soixante dernières années, si l’on en juge par l’immensité de son œuvre.
Puisant sa thématique dans les arcanes de la vie de tous les jours, le compagnon de feu Luambo Makiadi Franco pendant vingt-ans dans l’Ok Jazz s’est forgé une réputation de poète adulé.
Pour mettre les chances de son côté, l’auteur a battu le rappel des critiques connus pour leur expertise en matière d’analyse des œuvres, de l’esprit : Herman Bangi Bayo, Manda Tchebwa Tchamalu, Matondo Kubu Turé, Bouetoum Kiyindou, Grégoire Léfouoba ou encore Charles Thomas Kounkou ont chacun donné comprendre, avec des mots d’une profondeur incontestable, la force du ou des messages portés par les chansons de Simaro.
Dans ce livre dédié à Lutumba, l’interview de Bangi Bayo est un matériau qui permet d’en apprendre un peu plus sur l’artiste et sur la vie des orchestres congolais. L’homme parle de lui-même. De ses débuts timides à sa fulgurante ascension, il retrace son parcours par le menu, rappelle son amitié avec Franco, non sans évoquer les frictions apparues, notamment avec la famille du « Grand Maître » après son décès; frictions qui débouchèrent sur la séparation puis presque la fin de l’Ok Jazz et la naissance des Bana Ok.
Le lecteur est aussi servi par des textes complets des chansons les plus emblématiques de la carrière de Simaro Masiya. Souvent, dans une chanson, les paroles écoutées à la radio ou sur un disque compact sont corrompues par les instruments. Les textes écrits fonctionnent dès lors comme des aide-mémoires. «Retro Histoire et Mémoire» a repris les chansons « Faute ya commerçant », « Testament ya Bowule » et bien d’autres titres dont le succès auprès des mélomanes et chroniqueurs n’a jamais été démenti.
Par Bienvenu IPAN