Lutte contre les violences sexuelles : Un général et deux colonels des FARDC condamnés

Mercredi 10 juin 2015 - 15:26

Le Bureau de coordination des actions humanitaires des Nations Unies (OCHA) a organisé le Mardi 9 juin 2015, un café de presse à son siège situé sur le boulevard du 30juin, dans la commune de Gombe. Invitée à prendre part à cette rencontre, Jeannine Mabunda, Représentante personnelle du chef de l’Etat en charge de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants dans les forces et groupes armés, a échangé avec les journalistes sur les 6 axes stratégiques identifiés par son bureau lors de sa mise en place, constituant ainsi les domaines d’intervention autour desquels il a articulé des actions stratégiques spécifiques, afin d’apporter une réponse à ces problèmes. Il a s’agit de :

1. Dresser l’état des lieux de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement d’enfants par des groupes armés afin d’améliorer la compréhension des défis à relever, et formuler des solutions appropriées.
2. Lutter contre l’impunité en aidant les organismes appropriés à poursuivre et à punir les auteurs de violences, sexuelles et du recrutement dans les groupes armés.
3. Prévenir en éduquant les groupes cibles, et en assurant aux femmes et aux enfants vulnérables l’accès aux services sociaux de base, y compris une assistance psychosociale.
4. Instaurer un devoir de mémoire en créant un groupe de travail dont la mission est de déterminer une façon appropriée de rendre hommage aux victimes et aux survivants des violences sexuelles en RDC.
5. Faciliter la réparation économique en aidant à la réinsertion sociale et économique, des victimes des violences sexuelles et des enfants démobilisés.
6. Développer une action de communication à destination de toutes les parties prenantes nationales et internationales, et soutenir le plaidoyer en faveur des violences sexuelles et des enfants issus des groupés armés.

Avant de répondre aux différentes questions lui posées, Jeannine Mabunda a passé en revue les différentes avancées réalisées par son Bureau au terme d’une année ‘de travail, conformément aux objectifs fixés.

En ce qui concerne les résultats dé la lutte contre les violences sexuelles, elle a recouru au dernier rapport des Nations Unies qui a enregistré une baisse assez considérable du taux des militaires auteurs des viols entre 2013 et 2014. D’août 2014 à mai 2015, 38 militaires et policiers ont été condamnés à des peines d’emprisonnement et des dommages et intérêts, dont 2 colonels et 1 général. 46 civils ont été condamnés à Bunia, 13 acquittés et 6 renvoyés pour instruction additionnelle dans le’ cadre de l’audience foraine organisée en mai 2015 sous l’impulsion du Bureau. Toujours dans le but de lutter contre les violences sexuelles commises par les hommes en uniformes, 5 commandants d’unités de l’armée congolaise, représentatifs de tous les commandants d’unités des FARDC, ont signé une déclaration d’engagement à lutter contre ce fléau.

S’agissant de la réinsertion sociale dés victimes en communauté, Jeannine Mabunda a annoncé qu’en partenariat avec l’INPP, 75 victimes de violences sexuelles et enfants démobilisés vont très bientôt bénéficier d’une formation professionnalisante dans le territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu.
Signalons que ces formations des victimes vont se poursuivre dans les autres provinces du pays suivant les potentialités de chacune en élevage, agriculture, pêche, etc.

Par Myriam Iragi