Manœuvres politiques : Minaku bloque le 3ème penalty de Kabila

Lundi 29 décembre 2014 - 11:14

L'ouverture de la session extraordinaire du Parlement a effectivement eu lieu le samedi 27 décembre, au Palais du peuple, dans la commune de Lingwala. Le président du bureau de l'assemblée nationale, Aubin Minaku, a assuré qu'au cours de cette session, il n sera pas question d'une éventuelle révision de la Constitution. Il a également affirmé que son bureau ne disposait pas d'un texte sur la loi électorale en état d'être présenté en plénière. Mais, cette opération de « déminage » répétée du speaker de la chambre basse du Parlement ne rassure pas pleinement l'opposition.

Il n'en est pas à son premier geste de sapeur-pompier, Aubin Minaku, depuis que le pays vit dans le remous d'une éventuelle révision constitutionnelle, qui permettrait au président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat. Il le déclare à qui veut bien l'entendre. Et le samedi 27 décembre, il a réaffirmé qu' « il ne serait pas question d'une révision constitutionnelle ».

Voilà une énième déclaration qui ne rassure toujours pas les acteurs politique de l'Opposition. Les groupes parlementaires MLC, UDPS et UNC ont « repris acte » des déclarations d'Aubin Minaku, mais notent toutefois l'ambiguïté notée dans les propos du président de l'Assemblée nationale sur la loi électorale « dont il a reconnu l'absence de toute proposition ». L'Opposition ne veut donc méfiante et déclare qu'elle ne participera pas à « une quelconque séance de travail de l'Assemblée national visant la discussion sur la révision de la loi électorale ».

Du côté du bureau de la Chambre base, son président estime qu'il n'y aura pas de manipulation de la loi électorale. Alors que l'ordre du jour de cette session extraordinaire, tel que publié sur le site internet de l'Assemblée nationale, prévoit l'examen de la proposition ou du projet de loi modifiant et complétant la loi n°006/006 du 09 mars 2006 telle que modifiée par la loi n°011/003 du 25 juin 2011 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales.

Du coup, une bonne partie de l'opinion s'interroge sur l'objet précis de la convocation, illico presto, de cette session. Est-ce pour analyser, entre autres, la proposition de loi sur la caisse nationale de péréquation ? A y regarder de près, il n'y a pas d'urgence pour qu'une telle loi mérite une convocation de la session extraordinaire. La métaphore sportive du gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, sur le troisième penalty imaginaire a-t-il influencé le discours du président de l'Assemblée nationale qui depuis près d'une année, ne cesse de « désamorcer » une crise politique dont le principal élément catalyseur reste la tentative de la révision de la Constitution.

Pour nombre d'observateurs, le gouverneur du Katanga, un féru du sport-roi et dont l'allusion faite à un troisième penalty n'a souffert d'aucun problème de décryptage pour ceux qui suivent le débat sur la révision ou non de la loi fondamental, aurait joué pour beaucoup dans le discours d'ouverture de la session extraordinaire.

Penalty bloqué ?

Les déclarations répétées d'Aubin Minaku sur le respect de la Constitution par la Majorité présidentielle sont suivies et décryptées par des médias aussi bien nationaux qu'internationaux. Malgré la « bonne intention », l'Opposition redoute que la Majorité Présidentielle profite de l'examen d'un projet de loi électorale pour toucher les dispositions légales qui empêchent l'actuel chef de l'Etat de briguer un troisième mandat en 2016.

« C'est lui [Joseph Kabila, ndlr] qui a amené le peuple, par référendum, à adopter les dispositions constitutionnelles, du premier au dernier article. Il en est le garant, il les respecte et les fera toujours respecter », avait-il insisté dans une interview accordée à l'hebdomadaire Jeune Afrique.

En plus, dans son discours d'ouverture de cette session extraordinaire, Aubin Minaku est revenu sur cette polémique : « Il n'est pas question ni d'une quelconque révision constitutionnelle, ni d'une quelconque manipulation de la loi électorale aux fins de révision constitutionnelle ou de prolongement de nos différents mandats respectifs ». Pour Aubin Minaku, il sera plutôt question « d'améliorer le cadre électoral rapidement afin que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) puisse rapidement organiser les échéances électorales futures, notamment les élections locales ». Si l'on s'en tient à sa ligne de défense, Minaku va-t-il bloquer le fameux troisième penalty ? Ce, après avoir concédé ou toléré deux faux penalties ayant permis à une équipe de football dont seul Moïse Katumbi connaît le nom d'aligner deux victoires contestables et des risques d'implosion dans un stade dans l'hypothèse d'un troisième.

CONGO NOUVEAU

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