Mbatshi Batshia rattrapé par son passé de mauvais gestionnaire

Jeudi 29 octobre 2015 - 10:25
Le premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon a répondu, le mercredi 28 octobre 2015 à l’Hémicycle du Palais du peuple, avec force détail aux préoccupations des députés nationaux lors du débat général sur l’examen du projet de loi des finances 2016. Pas étonnant que le projet de budget ait été jugé recevable et renvoyé directement au bureau de la commission économique et financière de l’Assemblée nationale qui va s’y pencher de manière approfondie, avant son adoption et sa transmission au Sénat. Dans son allocution, le chef de l’Exécutif national a donc éclairé la lanterne des élus nationaux sur des questions de fond, particulièrement aux problématiques soulevées par l’élu du Kongo Central, Simon Floribert Mbatshi Batshia. « J’ai suivi avec intérêt et attention soutenue l’intervention de l’honorable Mbatshi Batshia, gouverneur honoraire du Kongo central relevant des paradoxes qui existeraient dans l’évolution de la situation économique récente et actuelle de la RDC. Si j’ai bien compris, au regard des applaudissements suscités, son intervention nécessitait de plus amples explications de notre part. Tout en remerciant l’honorable pour ses questions, j’aimerais apporter des précisions utiles à ce sujet pour éviter une certaine confusion dans la compréhension, l’interprétation et 1’appréhension des phénomènes économiques. Les fondamentaux des sciences économiques nous serviront de clé de lecture à cette fin ». C’est en ces termes que Matata Ponyo a amorcé sa réplique bien disproportionnée à l’ancien gouverneur qui, la veille, a vertement critiqué du haut de la tribune de la représentation nationale, non seulement le budget pourtant clair comme l’eau de n5che, mais également l’action du gouvernement. En fait, Mbatshi Batshia, qui cependant est membre du PPRD -parti présidentiel- comme Matata Ponyo, aurait mieux fait de se taire, sachant qu’il n’avait en réalité pas de leçon à donner, alors qu’il draine un passé de gestionnaire de la chose publique pas du tout fameux. En l’espace de 48 heures, Simon Floribert Mbatshi Mbatshi a été rattrapé par des souvenirs peu envieux : il avait été gestionnaire à la Société nationale des chemins de fer (SNCC), sans aucun résultat positif inscrit à son actif. A l’Office de gestion et du fret modal (Ogefrem), le personnel garderait de lui le souvenir amer de celui qui avait vendu le patrimoine de l’entreprise qt1i s’est retrouvée sur les rotules. Matata Ponyo l’a rappelé : «Nous allons recourir, le, moment venu; à l’honorab1 Mbatshi qui connaît bien mieux les causes de la décadence du secteur du portefeuille public pour avoir été plusieurs fois ministres pendant la deuxième République, mais aussi PDG de l’Ogefrem et de la Sncc, tombée en faillite. En substance, loin de constituer des paradoxes, les phénomènes relevés par l’honorable Mbatshi Mbatsha sont compréhensibles et ne constituent en rien des paradoxes. Ce sont des phénomènes économiques tout simplement ! Ceci me conforte d’autant plus que j’ai suivi plusieurs fois à la télévision, l’honorable Mbatshi Batshia appréciant les performances économiques et sociales du gouvernement actuel. La clé de lecture a-t-elle changé?». De manière concise et mesurée, le premier Ministre Matata a, en quelque sorte, exhumé des faits pourtant enfouis dans la mémoire d’un peuple qui visiblement ne semble pas posséder la mémoire des événements.   Bien avant ce rappel, l’homme de la Primature s’est mué, l’espace de quelques minutes, en pédagogue, revenant sur les notions de base des sciences économiques, expliquant la relation entre la production ou le PIB réel et les recettes fiscales et non fiscales, clarifiant le paradoxe entre la faible inflation, faible pouvoir d’achat et prix de biens à la consommation élevés, évoquant 1apparent clivage entre la forte croissance économique et incidence élevée de la pauvreté, et d’autres matières qui nécessitaient à être explicitées. Par CN
 

AfroPari Juillet 2025