Essentiellement budgétaire la session parlementaire de septembre, dont le début est prévu pour le lundi 15, sera hautement politique car la Majorité veut y faire voter la première série de lois controversées sur la révision de la Constitution. L’une d’entre-elles verra notamment le suffrage direct, reconnu aux électeurs rd-congolais pour l’élection des députés provinciaux, transformé en suffrage indirect.
Un véritable recul démocratique car les rd-congolais n’éliront plus directement leurs députés provinciaux comme ce fut le cas en 2007 si la Majorité présidentielle (MP) venait à assouvir ses fins bassement politiciennes.Cette violation des droits des citoyens rd-congolais se concrétisera avec le projet de loi portant organisation des élections urbaines, municipales et locales voté en juin dernier en Conseil des ministres, avec 3 autres lois. Cette loi et les autres avec lesquelles elles forment un package recueillirent de toute la classe politique et de la société civile une véritable bronca. Pas suffisant pour arrêter les fossoyeurs de la démocratie occupés à creuser la tombe. A cette session parlementaire démocraticide, Joseph Kabila n’aura cependant pas ce qu’il veut tout de suite. A savoir décapiter la démocratie, à coup des révisions de la loi fondamentale, pour s’offrir une présidence à vie. A cette session, c’est l’acte I du crime contre la démocratie par des lois en apparence anodine en attendant le coup fatal du référendum prévu pour faire sauter les dispositions verrouillées de la Constitution. Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale, va donc devoir s’employer à conditionner les députés pour que les projets de lois portant révision de la constitution soient votées par la Majorité. Rien n’est moins sûr car dans la Majorité le ras-le-bol est de plus en plus palpable. Beaucoup de membres de la plateforme présidentielle n’hésitant pas à critiquer les options de révision de la constitution.
En fait, avec cette session de septembre, c’est la démocratie qui va agoniser petit à petit. Le but recherché par la Majorité c’est la mise à mort de la démocratie. S’en suivra alors le chaos qui profitera à Joseph Kabila.C’est le schéma macabre de la Majorité dont la scène de crime sera la plénière de Minaku. Un aperçu de ce chaos que veut instaurer la Majorité en RD-Congo s’est dérouléavant-hier lundi 8 septembre à la Cour Suprême de Justice dans l’affaire Ewanga. Le PPRD a envoyé des voyous, appelés « Pombas » venir troubler la quiétude des débats. Ils étaient menaçants envers la jeunesse de l’UNC et envers les autres soutiens du député national Jean-Bertrand Ewanga. Certains journalistes particulièrement menacés ont été escorté par la Monusco. Ces bandits recrutés par le PPRD étaient drogués et ne faisaient que proférer des menaces dans l’enceinte de la plus haute juridiction. Et la police à laisser faire. L’autre enjeu de cette session parlement c’est la réédition des comptes de l’Assemblée nationale. Une nouvelle commission doit être mise en place pour valider les comptes de la chambre basse, surtout les frais de fonctionnement de son président, Aubin Minaku. A cette session, qui est d’ailleurs budgétaire, sera aussi examinée et votée la loi des finances. Le gouvernement dit de cohésion national, neuf mois après, sera peut-être investi à cette session de septembre si cette fois-ci il vient à être nommé. Mais le vrai enjeu de cette session demeure la révision constitutionnelle. Les premières lois allant dans ce sens y seront votées. A moins qu’une résistance patriotique des parlementaires face échec à ce plan macabre.