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Moise Moni Della est inquiet par rapport à la tournure que prend l’affaire Katumbi. A travers une lettre ouverte adressée au président Joseph Kabila, le président de Conade proteste vigoureusement contre l’harcèlement politico-judiciaire dont subit le candidat G7-Ar à la présidentielle. A quelques mois des élections, l’opposant craint que le pourrissement de la situation conduise au chaos. Il responsabilise la justice, la police et les services de renseignement dans la stratégie du pouvoir pour empêcher Katumbi de solliciter le suffrage des congolais. Pour lui, toutes les stratégies contre l’ex-gouv du Katanga sont improductives. D’ailleurs, elles contribuent à son rayonnement politique, diplomatique et médiatique. A cela, dit-il, il faut ajouter l’augmentation de cas des graves violations des droits de l’homme. Il rappelle qu’en dehors de Dieu, personne sur cette terre ne peut arrêter le destin d’un homme. Ainsi, Moni Della appelle le chef de l’état à mettre fin aux harcèlements contre Katumbi, tous les opposants et les acteurs de la société civile. Et après la libération de l’américain Lewis, le co-fondateur de l’Alternance pour la république demande à l’état de présenter des excuses solennelles au gouvernement des Etats Unis pour avoir faussement livré en pâture l’honneur de ce pays ami.
N°Réf : 047/CONADE/Pdt/06/2016
Excellence Monsieur le Président de la République,
Notre parti politique, « Conservateurs de la Nature et Démocrates », CONADE en sigle, vient par la présente, vous faire part de son indignation, au sujet de l’harcèlement politique, administratif et judiciaire dont fait objet Monsieur Moïse KATUMBI TSHAPWE, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2016, suite à la demande expresse formulée par les plateformes politiques : G7, l’Alternance pour la République et plusieurs autres Associations, personnalités politiques ainsi que la majorité silencieuse du Congo profond.
Nous considérons cela comme un acharnement de la police, des services de renseignement et de la justice qui sont instrumentalisés, afin d’empêcher notre candidat à solliciter le suffrage du souverain primaire lors de la prochaine élection présidentielle.
Le CONADE s’indigne également des violations flagrantes de droits humains caractérisées par les arrestations arbitraires, les enlèvements, les tortures, les massacres des populations civiles à l’Est, la répression et les détentions illégales des opposants, les activistes de la société civile ainsi que de tous ceux qui tiennent au respect de la Constitution et à votre départ le 19 décembre 2016. Cette façon de faire est une stratégie surannée, anachronique et contre productives qui ressuscitent les méthodes utilisées par les colons et certains dictateurs de triste mémoire comme MOBUTU.
Monsieur le Président de la République,
Concernant les accusations faites contre les sujets américains qui recruteraient certains congolais afin de perpétrer un coup de force contre la République sur instigation de Monsieur Moïse KATUMBI, nous considérons que c’est un montage maladroit et un procès bidon que nous vous demandons de mettre fin car cela terni l’image de la justice de notre Pays et par ricochet ridiculise ses institutions. Heureusement que le peuple congolais est resté éveillé et cette cabale a rencontré l’opposition farouche des congolais, qui n’ont pas hésité de se mobiliser comme un seul homme, contre une justice téléguidée par le pouvoir, au mépris parfait de son indépendance. Par contre, toutes vos stratégies contre la candidature de Moïse KATUMBI sont improductives qui, d’ailleurs contribuent sensiblement à son rayonnement politique, diplomatique et médiatique car, on n’arrête jamais le destin d’un homme, seul Dieu est capable de le faire.
La décision du ministère public de laisser libre le sujet américain abusivement accusé et arbitrairement détenu au géol de l’Agence nationale de renseignement, prouve à suffisance le caractère artificiel et anodin dudit procès.
Pour notre part, nous estimons qu’au-delà de cette libération de Monsieur LEWIS, la République démocratique du Congo doit présenter ses excuses solennelles auprès du gouvernement américain, pour avoir accusé faussement et livré en pâture l’honneur et la crédibilité d’un Pays ami, qui a toujours été à nos côtés dans les moments de crises multiformes et multidimensionnelles qu’a connu notre Pays depuis 1960 à nos jours.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Comme si cela ne suffisait pas, nous constatons que l’intention de nuire à notre candidat demeure votre préoccupation et celle de votre famille politique. C’est ainsi que la condamnation par défaut du candidat déclaré à l’élection présidentielle, Monsieur Moïse KATUMBI dans le procès dit de spoliation de l’immeuble du sujet grec Monsieur Alexandre STROUPS, rentre dans les velléités effrénées de le faire écarter délibérément de la course à la magistrature suprême.
Cette condamnation par défaut en effet, n’a pas respecté la forme et le fond de la procédure en la matière, pour des raisons subarticulées:
- D’abord elle est faite au grand mépris de tous les droits de la défense prévu aux articles 19 et 61 point 5 de notre Constitution ainsi qu’aux instruments juridiques internationaux auxquels notre Pays est partie, notamment l’article 14 du pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’article 7 point 2 de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Ces instruments juridiques prévoient que nul ne peut être condamné ou arrêté sans avoir préalablement présenté ses moyens de défense ;
- Ensuite, ladite condamnation de monsieur Moïse KATUMBI a été faite pour des faits frappés de prescription qui sont reprochés à son frère KATEBE KATOTO depuis 1976. Et pourtant, l’article 17 alinéa 8 de notre Constitution dispose que la responsabilité pénale est individuelle, nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou condamné pour faits d’autrui ;
Objet : Lettre ouverte au Président de la République à propos de violations de droits de l’homme en RD Congo : cas de Moïse KATUMBI CHAPWE. | A Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo. |
- Enfin, ce jugement par défaut n’aura aucun effet juridique, tant il ne sera pas signifié par l’huissier de justice du ressort, à la personne même de monsieur KATUMBI qui se trouve aujourd’hui à l’étranger pour des soins médicaux, sur autorisation du Procureur général de la République (article 89 alinéa 2 du décret du 6 août 1959 portant code de procédure pénale congolaise tel que modifié à ce jour).
- L’arrêt de la Cour constitutionnelle dont les juges sont encore tous fidèlement dociles à votre volonté de vous éterniser au pouvoir ;
- l’interprétation fallacieuse de l’article 70 alinéa 2 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à nos jours ;
- Et le fait que vous êtes encore jeune et qu’en quarante-cinq ans, l’on ne peut aller en retraite.