Monusco, Abdallah Wafy a déclaré: « les crimes commis en RDC ne resteront jamais impunis… »

Jeudi 20 novembre 2014 - 08:52

*La conférence hebdomadaire de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco) d’hier, mercredi 19 novembre 2014,  a été exceptionnelle dans son organisation. Elle s’est déroulée en multiplex, c’est-à-dire,  simultanément à Beni, Goma, au Nord-Kivu et à Kinshasa. Elle était  animée   par Charles-Antoine Bambara, Porte-parole de la Monusco.  Contrairement aux habitudes, Charles Bambara avec le Lieutenant-colonel Félix Prosper Bass, porte-parole militaire,  s’étaient retrouvés à Beni, et le Général Abdallah Wafy  à Goma, où il dirige des opérations militaires. A Kinshasa, Mme Margot Tedesco, Coordonatrice chargée de la sensibilisation de terrain CPI en RDC a été invitée pour des  questions liées à la Cour Pénale Internationale. 

A partir de Beni où il séjourne,  Bambara  n’a pas dérogé à la règle. Après avoir planté le décor  et accordé la parole aux différents intervenants sur les activités des Composantes de la Monusco, de la situation militaire et autres,  le jeu de questions-réponses a sanctionné  l’échange avec les professionnels des médias.

Comme l’on pouvait bien s’y attendre, les questions ont tourné autour de la sécurité à l’Est,  du rapport accablant publié par Human Rights Watch (HRW) sur l’opération « Likofi ».

Mais, également, sur  différents crimes commis ces derniers jours en RDC, la suspension de quelques médias à l’Est, ainsi que le dernier verdict du procès à la CPI dans l’affaire   Thomas Lubanga Dyllo à la Haye, au Pays-Bas. Sans oublier le verdict rendu, le  lundi 17 novembre par la Cour militaire sur les assassins du Feu Colonel Mamadou Ndala.

Par rapport à la situation militaire, le Lt-Colonel Bass a affirmé que les Fardc,  avec le soutien déterminant des forces de la Monusco,  ont mis en déroute les rebelles résiduels de l’Alliance des Forces démocratique (ADF), auteurs d’autres meurtres contre les populations civiles.

C’est à ce titre qu’il a lancé un appel à la population à collaborer de façon permanente et régulière avec les Fardc et la Monusco pour les défaire intégralement sur le sol congolais.

Déterminé à mettre fin à l’existence de cette longue entreprise criminelle, il rappelle la population de l’Est à raffermir le ‘’Triangle de Confiance ‘’ existant, c’est-à-dire, Fardc- population- Monusco.  C’est  une alliance scellée, dit-il,  au prix du sang de plusieurs martyrs qui ont péri, militaires et civils dans la recherche du rétablissement de la paix.

A la question de savoir  pourquoi le  choix de Beni, Charles Bambara a répondu que cela constitue un signal fort aux fauteurs des troubles. Tout en soulignant que la Monusco est très déterminée à en finir avec eux.

Ainsi, a-t-il  rassuré la population de l’Est, victime des atrocités,   que la Monusco est toujours avec elle. La préoccupation des journalistes de l’Est a été prise en compte.  A cette occasion, Charles Bambara a promis de plaider auprès du Ministère des Médias pour que leurs médias frappés reprennent à émettre.

Quant à Mme Margot, elle a rappelé à l’assistance, que la Chambre d’appel de la CPI rendra son jugement dans l’affaire Thomas Lubanga,  le 1er décembre 2014.

Concernant le prononcé du jugement du procès de l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, le Général Wafy  a fait savoir à la presse que la Monusco a pris acte du verdict rendu, le  lundi 17 novembre 2014.  Car, a-t-il  dit, en  son temps, la Monusco avait souhaité qu’il puisse y  avoir des enquêtes afin que la vérité soit révélée au grand public.

Autour de la publication du rapport de HWR,  il a rappelé qu’il y a peu,  le Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme avait fait son rapport pour permettre aux autorités judicaires d’ouvrir des enquêtes.

A ce point, il a encore souligné que la Monusco n’a pas un agenda caché contre le Gouvernement congolais, comme certaines langues tentent de faire passer dans l’opinion une telle hypothèse.  Connu de son franc-parler, il a indiqué que les  propos du Gouverneur Julien Paluku incriminant  l’autorité morale du RCD/KML, Antipas Mbusa Nyamuisi dans les  crimes  à l’Est n’engage que lui-même. Toutefois, la Monusco va entreprendre des enquêtes approfondies pour déterminer les responsabilités des uns et des autres sur les différents crimes perpétrés à L’Est. Et d’ajouter, peu importe le temps que cela prendra, les personnes qui seront impliquées  dans différents actes barbares  ne resteront jamais impunies, quel que soit leur rang dans la société.

Jean-René Ekofo