Le feuilleton judiciaire du Bâtonnier Jean-Claude Muyambo est loin de connaître son épilogue. Alors que son dossier est encore pendant devant le Tribunal de paix de Gombe, ce détenu politique de la Prison Centrale de Makala vient d’initier une action judiciaire contre quatre magistrats qui avaient instruit son dossier.
Le 1er round du procès de Muyambo contre les quatre magistrats, dont deux de Lubumbashi et
Deux de Kinshasa, aura lieu ce matin à 9 heures, devant la Cour Suprême de Justice, faisant office de Cour de Cassation. Dans sa plainte, le président du SCODE accuse ces magistrats d’avoir commis un dol en son égard, en le faisant arrêter arbitrairement. Un des avocats du collectif de la défense, de Muyambo, Me Beau-Paul Mulembusa précise que ces juges ont repris dans le dossier judicaire de son client certaines infractions non établies.
On rappelle que parmi les charges retenues contre le Bâtonnier Muyambo figurent principalement le stellionat, l’abus de confiance et la rétention illégale de dossier. A ce sujet, Me Beau Paul Mulembusa souligne que le Bâtonnier Muyambo et son ancien citent,’qui avait porté plainte contre lui sur base des infractions, avaient déjà trouvé un arrangement à l’amiable.
Cet avocat regrette le fait que le Bâtonnier Muyambo continue à croupir inutilement dans sa cellule de la Prison Centrale de Makala, alors que son dossier est réputé vide.
Le collectif d’avocats de Muyambo considère la détention de leur client comme illégale et dénonce un acharnement politico-judiciaire sur le président du SCODE.
Pour les militants et cadres du parti politique de Muyambo, le pouvoir en place voudrait, par une parodie de justice, régler des comptes à son autorité morale à cause de son application active dans les manifestations de janvier 2015 contre la tentative de tripatouillage de la Loi électorale.
La Dynamique ‘de l’opposition est d’avis que cet ex- sociétaire de la Majorité Présidentielle est enfermé, depuis dix mois, entre les quatre murs de la Prison Centrale de Makala non pas pour stellionat mais suite à son engagement politique aux dotés de l’Opposition, dans la lutte contre les velléités de révision constitutionnelle imaginées par son ancienne famille politique, pour conserver le pouvoir et prolonger le bail de l’actuel Chef de l’Etat au-delà de son mandat, qui prend fin en décembre 2016, conformément à la Constitution en vigueur en RDC.
Amputé de son pied gauche durant son séjour à la Prison Centrale de Makala, le Bâtonnier Muyambo avait vu sa requête d’aller se faire soigner à l’étranger, introduite par son avocat auprès des instances judiciaires, étouffée dans l’œuf.
Par Eric WEMBA