La présence de ces combattants Hutu rwandais est une hypothèque
pour la sécurisation des élections.
Les combattants Hutu rwandais des FDLR n’ont pas encore fini de faire parler d’eux au Nord-Kivu. C’est encore une fois le territoire de Rutshuru, leur bastion qui est à l’œuvre. Des informations livrées par la Société civile confirmées par les sources locales font état des opérations des FDLR dans plusieurs villages de l’axe situé à 9 km de la bourgade de Kiwanja.
Depuis plusieurs semaines, ces miliciens Hutu rwandais exigent et perçoivent des taxes illégales aux agriculteurs pour accéder à leurs champs et procéder à la récolte. Pourtant pour semer, ces mêmes cultivateurs avaient dû verser aux FDLR pour chaque champ une autre taxe de 5 Usd.
Celle-ci, c’est pour leur sécurisation dans les champs car ils sont situés sur le territoire des FDLR. Ceux qui ne disposent pas de 5 Usd exigés sont tenus de payer en nature, donc en produits agricoles, selon l’estimation de la valeur faite par le commandant FDLR commis à cette charge.
Les cultivateurs croyaient avoir réglé la question sécuritaire avec les 5 Usd de taxe payée aux miliciens hutu rwandais. Mal leur en prit. Car, pour récolter ce qu’ils ont semé, ils sont tenus de payer une nouvelle taxe d’accès aux champs et qui est de 50 Usd. Ici, c’est uniquement en espèces. Ce qui a bloqué plusieurs cultivateurs.
Mais les FDLR leur ont fixé un ultimatum à l’issue duquel, s’ils ne versent pas la taxe de 50 Usd, ce sont eux-mêmes les combattants hutu rwandais qui s’occuperaient de la récolte. C’est cette situation d’insécurité qui prévaut à 9 km de Kiwanja où les FDLR font main basse sur des dizaines de champs de pauvres cultivateurs.
UNE EPINE DANS LE PIED DES CONGOLAIS
On rappelle par ailleurs que la plupart de ceux qui s’étaient acquittés de cette taxe des FDLR se sont vu obligés de payer une deuxième, une troisième et une quatrième… Comme on le voit, les FDLR continuent à être une épine dans les pieds des Congolais.
Cette situation de Kiwanja est la même dans d’autres contrées sous leur férule comme par exemple dans le territoire de Lubero. Ces zones de non-droit occupées par les combattants hutu rwandais armés jusqu’aux dents posent une grande hypothèque sécuritaire pour la tenue des élections de 2016.
C’est la question de sécurisation des élections qui est de la compétence du gouvernement congolais. Là, c’est seulement les FDLR. Mais il y a plusieurs autres groupes étrangers et nationaux avec la même armada.
On est dès lors en droit de se poser la question légitime de savoir comment le gouvernement va s’attaquer à cette question de la sécurisation des élections. Car, les opérations de traque des Fardc contre les FDLR paraissent encore loin de les anéantir.
Les deux parties doivent se retrouver autour d’une même table, se parler puisqu’ils sont Rwandais. C’est là aussi la faille de l’Accord d’Addis-Abeba. Ce texte n’exige qu’à la seule RDC des reformes de l’Etat ainsi que la promotion de la réconciliation nationale par la promotion du dialogue. C’est bien. Mais au Rwanda, qui a le problème du retour des FDLR, on n’impose rien. Alors qu’on n’aurait pu demander au Régime rwandais d’ouvrir un dialogue avec ses opposants y compris justement les FDLR. Ce n’est pas le cas. Ce n’est pas sûr que ça le sera demain. La Communauté internationale est interpellée.KANDOLO M.