Les rapports officiels contrastent avec la réalité au Nord Kivu.
Où se trouvait l’Etat dont on parle pour prévenir l’hécatombe et protéger les personnes et les biens au moment de faits.
Si notre mémoire ne nous trahit pas, le vice-gouverneur du Nord-Kivu a déclaré il y a quelques semaines qu’environ 300.000 armes de guerre sont illégalement détenues dans cette province, dont près de la moitié en territoire de Masisi et dans la ville de Goma, le reste étant éparpillé à travers les territoires respectifs de Nyiragongo, Rutshuru et Lubero et, enfin dans les villes de Butembo et Béni !
D’après les rapports des officiels de la province du Nord-Kivu, c’est le calme plat qui règne partout. Même son de cloche du côté des autorités de la Province Orientale écumée par la rébellion ougandaise commandée par Joseph Konny jusqu’à la frontière Nord-est séparant la RDC et le Sud-Soudan !
Il vient de déclarer…
Au Sud-Kivu, les rapports des officiels sur la sécurité de personnes et de biens sont identiques à ceux établis sur le même sujet par leurs homologues du Nord-Kivu alors que la pleine de la Ruzizi reste le lieu de prédilection du groupe armé Raïa Mutomboki qui sème la mort et la désolation à temps et à contretemps parmi les populations civiles !
Au Katanga, les rapports des officiels en matière de sécurité de biens et de personne gardent la même tonalité que ceux des autres provinces citées plus haut quand bien même une rébellion des plus féroces commandée par Gédéon Kyungu Razzie des régions entières du Nord et du Sud en les rendant ingouvernables !
Face à ce triste décor, un acteur politique majeur du camp de la majorité au pouvoir dont nous taisons le nom par décence morale vient de déclarer ce qui suit à la face du monde, nous citons : « Il n’y a plus d’espace occupé en permanence par des groupes armés à l’Est… ». Cela est peut être vrai mais des centaines de citoyens sans défense continuent d’être massacrés dans cette partie du pays tandis que des centaines de milliers sont condamnés à fuir leurs villages à la recherche d’abris plus sécurisants !
La RDC n’est pas sous la tutelle de l’ONU
Relayant les gouverneurs de provinces, des officiels centraux publient des rapports au rythme de leurs réunions périodiques en indiquant que le calme règne sur toute l’étendue de la République et l’autorité de l’Etat ne cesse de se manifester partout.
Au Nord-Kivu où les populations ne se sont pas encore remises du choc suscité par le massacre de 80 compatriotes survenu dernièrement à Béni, on considère ces rapports des responsables comme une insulte intolérable à l’endroit des disparus. Où se trouvait donc l’Etat dont on parle pour prévenir l’hécatombe et, du même coup, protéger les personnes et les biens au moment des faits, s’interrogent les mêmes populations !
A ce jour, on en est visiblement à un choc frontal entre les populations de Béni (la ville compte environ 500.000 habitants) et les troupes de l’ONU qu’elles accusent de n’être pas intervenues pour éviter le massacre ! Oui mais qui gère au quotidien l’administration et la sécurité du territoire par ce temps qui court entre le gouvernement congolais et l’organisation de Nations Unies ?
Il est évident, nous le confirmons, qu’une résolution du Conseil de sécurité avait donné effectivement mandat aux forces de la Monusco d’intervenir militairement en appui à l’armée nationale pour sécuriser les populations. Mais il n’est pas question (dans la même résolution) de placer la République démocratique du Congo sous la tutelle politique ou autre de l’Organisation de Nations Unies !
Par Kambale Mutogherwa