C’est parti avec les assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods, ouvertes, hier jeudi à Washington (Etats-Unis), par les conférences de presse de la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, et du président de la Banque mondiale (BM), Jim Yong Kim. Si la croissance mondiale s’essouffle, soit 2,5% de rédaction en 2016, Mme Lagarde pense que l’économie mondiale n’est pas encore en crise. Cependant, pense-t-elle, les décideurs économiques, présents à Washington, doivent redoubler d’ardeur pour une croissance rapide et soutenue.
Dans l’économie mondiale, les dernières prévisions, autant celles présentées par le Fonds monétaire international (FMI) que la Banque mondiale, prédisent un net ralentissement de la croissance, soit près de 2,5% en 2016. La situation n’est pas alarmiste, a relativisé Christine Lagarde, directrice générale du FMI, à l’ouverture, hier jeudi à Washington (Etats-Unis), des assemblées de printemps de ces deux institutions de Bretton Woods.
Ce n’est cependant pas l’occasion de relâcher, prévient Mme Lagarde, qui a’ invité, à l’occasion, « les décideurs des politiques économiques à faire beaucoup pour changer le climat économique mondial ».
Au niveau du FMI, on né s’alarme pas outre mesure. Christine Lagarde estime qu’il y a moyen de renverser cette tendance en actionnant le plus rapide possible la machine de la croissance. « Nous sommes en alerte, mais flous n ‘avons pas sonné l’alarme », a-t-il dit. De l’avis de la directrice générale du FMI, la reprise se jouera sur trois fronts. « Nous pensons que l’économie mondiale peut s’en sortir par une approche fondée sur trois piliers monétaire, budgétaire et des réformes structurelles », a-telle indiqué, l’objectif étant de « parvenir à une croissance plus rapide et soutenue ».
L’Afrique, a révélé la directrice générale du FMI, n’est pas épargnée par cette vague de ralentissement. Fortement touchés par la baisse des cours des matières premières, Christine Lagarde pense que les pays africains, à l’instar du Nigeria où les effets néfastes se font durement sentir auront besoin d’aide des institutions financières internationales pour s’en sortir. Le FMI est disposé, a-telle dit, à soutenir des pays qui vont exprimer cette demande. « Nous nous tenons aux côtés des pays africains s’ils demandent notre aide », a promis la patronne du FMI.
Quelle que soit l’aide que leur pourrait apporter des partenaires extérieurs, Mme Lagarde a indiqué qu’il y a «nécessité pour les pays africains de diversifier leurs économies ».
Bien avant la directrice générale du FMI, c’est Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale, qui s’est présenté devant la presse.
L’INTERPELLATION JIM YONG KIM
Institution pleinement engagée dans le soutien au développement des pays les plus vulnérables, particulièrement ceux de l’Afrique, la Banque mondiale promet d’accroitre ses interventions en faveur de cette catégorie de pays. Ce qu’a annoncé son président, l’Américain Jim Yong Kim. A ce propos, un montant supplémentaire de 25 milliards USD a été mis à la disposition de l’IDA, le guichet concessionnel de la Banque mondiale pour les pays en développement. « Il y a une nette volonté d’aider les pays pauvres à faire face à tous les grands défis qu’impose l’économie mondiale », a dit Jim Yong Kim.
Toutefois, il a exprimé des regrets sur les capacités d’intégration des économies africaines, pourtant indispensables pour leur développement rapide. Il en impute les raisons, notamment à l’absence d’une volonté politique’ d’intégration qui se remarque, note-t-il, par la multiplicité des taxes aux frontières et de nombreuses pesanteurs pour l’éclosion d’un commerce transfrontalier mutuellement avantageux.
« En Afrique, il y a cette tendance à fermer les frontières. Il est important pour ces régions de réduire les barrières commerciales pour une meilleure intégration de ces économies.
Le commerce est très important pour lutter contre la pauvreté», a rappelé le président de la Banque mondiale. Cette tendance pour les pays africains à fermer les frontières « va à l’encontre de nos efforts visant à lutter contre la pauvreté », s’est indigné le président de la Banque mondiale. Une interpellation qui va droit vers les dirigeants africains qui font preuve de protectionnisme pour sot disant protéger leurs économies. A titre d’exemple, l’Angola a décidé de’ restreindre les échanges commerciaux avec la RDC au poste frontalier de Lufu dans la province du Kongo Central. Pour le président de la Banque mondiale, ces décisions, économiquement irrationnelles, vont à l’encontre des efforts de la Banque mondiale d’aider l’Afrique à se développer.
Alors que se retrouvent à Washington les principaux décideurs économiques de l’Afrique, il reste à espérer que cette interpellation de la Banque mondiale n’est pas tombée dans l’oreille des sourds.
Par Faustin K.
Envoyé spécial à Washington