PAS D’ÉLECTIONS SANS DIALOGUE

Mercredi 6 juillet 2016 - 11:53
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Une voix de l’opposition a invité, lundi dernier, le peuple congolais à exiger la publication du calendrier électoral réaménagé dans un bref délai. Problème, comment la CENI peut-elle s’adonner à pareil exercice sans un minimum de consensus à ce sujet au sein de la classe politique ? Et comment imaginer cet accord à minima sans une rencontre politique préalable ? En clair, si la tenue des élections est la priorité des priorités, l’Opposition comme la Majorité ne saurait continuer à faire l’économie du Dialogue.
Plus vite les acteurs politiques se mettront autour de la table, plus tôt ils se mettront d’accord sur le modus operandi quant au processus électoral. Car, l’agenda électoral dépend, plus que jamais, d’un gentlemen agreement au sein de la classe politique. D’autant qu’on est à un peu plus de deux mois de la convocation du corps électoral en vue de la présidentielle. A en juger par la situation sur le terrain, plus d’illusion à se faire. A moins d’un miracle signé par le Ciel, la perspective de voir le corps électoral être convoqué le 20 septembre prochain relève de l’impossible.
Par conséquent, la tenue de l’élection présidentielle dans le délai devient un pari intenable. Ceux qui entonnent encore matin, midi et soir la ritournelle " scrutins dans les délais constitutionnels " le font, à ce stade, essentiellement pour des raisons de stratégie politicienne. Question de mettre la pression sur le Pouvoir. Histoire aussi de passer aux yeux de l’opinion tant nationale qu’internationale pour de fervents défenseurs du respect de la Constitution. Un beau rôle. Une posture politiquement payante. Peut-être surtout dans l’hypothèse de ce saut dans l’inconnu que pourrait constituer l’après-20 décembre.
Là aussi, bien malin qui pourrait miser sur un chaos hypothétique et dont on ne saurait mesurer l’ampleur et les conséquences. José NAWEJ