Paternité du trophée MuanaMboka: Affaire Me Liyolo contre Paulin Mukendi : la justice va trancher

Lundi 10 août 2015 - 12:41

Tout est parti du point de presse tenu le 25 juillet 2015 par le professeur artiste, Me Alfred Liyolo Limbe Mpuanga, à l’Académie des Beaux-Arts (ABA) à Kinshasa.

Lors de cette rencontre avec les chevaliers de la plume et du micro, le célèbre artiste a déclaré que le trophée auquel le chroniqueur de musique Paulin Mukendi a donné le nom de MuanaMbokaest son oeuvre, en exhibant deux trophées dont le premier créé et signé par lui, trophée qui a servi aux trois premières éditions de MuanaMboka, et le second plagié, falsifié par Paulin Mukendi qui s’en sert jusqu’à ce jour pour des fins lucratifs.

Après avoir appelé à un arrangement à l’amiable du conflit, le célèbre artiste a finalement résolument de saisir la justice pour rentrer dans ses droits. C’est dans ce cadre que Paulin Mukendi a été arrêté le 30 juillet dernier par des inspecteurs judiciaires et conduit manu militari au tribunal de grande instance de la Gombe, pour y être verbalisé.

Mais, une fois arrivé au parquet, le chroniqueur de musique a, par la voix de ses avocats, prétendu avoir un malaise cardiaque et sollicité une mise en liberté provisoire tout en promettant de se présenter devant le juge le lundi 03 août pour l’interrogatoire. C’est dans ces conditions, et avec l’accord » humanitaire » du conseil de Me Liyolo, que Paulin Mukendi a été libéré.

Au lieu de se représenter au parquet comme promis, le chroniqueur de musique a brillé par son absence au palais de la justice et multiplie désormais des déclarations et manœuvres dilatoires.

Un avocat de Liyolo abordé à ce sujet s’est contenté de dire que l’artiste et son conseil font confiance en la justice congolaise et que c’est celle-ci qui va désormais trancher.

Réaction des conseils de MuanaMboka

Pour leur part, les conseils de MuanaMboka représentés par Maitres Carlos NgwapitshiNgwamashi, Thierry KadiangaKatende, et Patient MatukaKabakisa ont animé un point de presse le samedi 8 août 2015 à la paroisse Notre Dame de Fatima, à Kinshasa.

Selon eux, cette conférence a été consacrée aux atteintes graves portées contre » MuanaMboka » et son initiateur Paulin Mukendi par Me Liyolo Alfred. » Il était plus que temps pour mettre fin à cette espèce d’humour, de pièce de théâtre conçue et mise en scène par Liyolo « , ont-ils souligné.

Rejetant les affirmations de Me Liyolo, les avocats de Paulin Mukendi ont brandi comme preuve le fait que Me Liyolo avait reçu à la deuxième édition de MuanaMboka un trophée conçu et initié par M. PaulinMukendi dont le design a été dessiné par un jeune artiste, alors étudiant à l’ABA, Guillain N’kweti (présent dans la salle). Ce design fut exécuté par l’artiste Guillaume Banga (présent dans la salle).

Une projection sur écran géant a montré un extrait où l’on a vu Me Liyolo recevant le trophée et remettant le trophée à TabuLey. Pour la défense, le trophée décerné à Me Liyolo était celui de la 2è édition, conçu par P. Mukendi, dessiné à sa demande par G. Nkweti et réalisé par l’artiste G. Banga. Il a servi de la première à la troisième édition.

La même source soutient qu’à la 4e édition,Me Liyolo a été appelé à donner du volume et du relief au trophée MuanaMboka à la demande de P. Mukendi et non créer un nouveau trophée selon sa conception. C’est ça le nœud du problème, L’artiste a reproduit 16 trophées pour les 16 lauréats de la 4e édition de MuanaMboka.

Ses prestations ont été payées. C’est à la 5è édition qu’il a recommandé au comité organisateur de MuanaMboka de contacter son assistant feu le professeur Mvuadi pour la reproduction des prochains trophées de MuanaMboka.

A en croire les avocats conseil de MuanaMboka, les ateliers Mvuadi ont été payés pour ce travail commandé. Aussi déplorent-ils le fait que Me Liyoloa débarquéun jour dans les ateliers, s’est emparé d’un trophée et l’a amené chez lui. L’acte posé n’est pas loin d’une extorsion, affirment les conseils. Il aurait déclaré que la reproduction d’un trophée en bronze coûte 500$us. Par conséquent, il a emporté chez lui un trophée que MuanaMboka a posé à 500$us.

En conclusion, les conseils estiment que si Liyolo prétend être l’auteur ou le concepteur du trophée MuanaMboka du fait d’avoir simplement travaillé son volume et relief, les ateliers Mvuadi seraient logiquement en droit d’émettre les mêmes prétentions pour avoir accompli le même travail.

Le sculpteur Guillaume Banga qui a travaillé sur le premier volume et reliefs du trophée selon ses moyens techniques serait en droit aussi de réclamer la paternité ou la co-paternité de MuanaMboka.

Le jeune dessinateur Guillain qui avait couché sur papier les idées de M.PaulinMukendi doit lui aussi à son tour réclamer la paternité ou la co-paternité de MuanaMboka. Il en serait ainsi en suivant la logique de Liyolo, pour tout sculpteur à qui le comité organisateur de MuanaMboka commanderait la retouche de la forme de son trophée.

Suivant les dispositions de l’ordonnance-loi n° 86-033 du 5 avril 1986 portant protection des droits d’auteurs et des droits voisins, et sur le pied des articles 1e, 2, 5, 8, 17, 18 et 19, le mascotte symbolisant le trophée MuanaMboka autant que son titre sont des droits exclusifs de l’Agence plurielle IDJ à travers son initiateur, P.Mukendi, qui manage l’événement MuanaMboka.

Signalons que l’œuvre comporte un rameau : symbole de la victoire ; une plume, symbole de la communication, l’oreille qui illustre la disponibilité à l’écoute des lauréats vis-à-vis de la société ; l’œil : symbole du regard de la société. Ainsi conçue originellement, l’œuvre n’a comme aucune modification substantielle quant à son fond, affirment les avocats de P. Mukendi.

L’affaire étant portée au niveau des instances judiciaires, c’est donc la justice qui doit désormais trancher.

 

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