Des défenseurs congolais des droits de l’homme saluent l’initiative du Chef de l’Etat de porter plainte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement de terrorisme. Cependant, ils expriment des craintes quant à l’indépendance de la justice de pouvoir mener des enquêtes sans régler des comptes à certains acteurs politiques à l’approche des élections. Lors d’un point de presse samedi 27 juin à Kinshasa, une dizaine d’ONG ont recommandé au Parquet général de la République de prouver son indépendance en vidant d’abord toutes les affaires judiciaires restées en suspens.
«Le collectif des organisations des droits de l’homme et de bonne gouvernance dénonce toute démarche qui tend à faire organiser des procès spectaculaires, dans le but déclaré de combattre la corruption mais, qui, en réalité, viserait des opposant, concurrents ou adversaires politiques», a déclaré Oscar Rachidi, militant de la bonne gouvernance.
Selon les organisations des droits de l’homme et de bonne gouvernance, « le Parquet général de la République s’est montré inerte, si pas complaisant ou limité dans plusieurs dossiers relatifs à la corruption, aux détournements des deniers publics et au blanchiment d’argent [qui] lui [ont été] soumis par le passé.»
Cependant, ces ONG se réjouissent du dépôt de la dénonciation présidentielle au Parquet général de la République contre les détourneurs des deniers publics, «bien que ça soit tard [...] Une pareille démarche était attendue depuis longtemps pour éradiquer ce fléau durable, ou tout au moins en diminuer sensiblement l’ampleur.»
En rapport avec les consultations présidentielles pour lesquelles elles disent n’avoir pas été associées, les ONG des droits de l’homme affirment déjà soutenir les conclusions qui en découleront. Mais, elles précisent que ces consultations devront aboutir à la tenue d’un dialogue politique, conformément à l’accord cadre d’Addis-Abeba dans un climat apaisé.