Polydor Muboyayi : «L’Omec répond à tous les rendez-vous»

Mercredi 8 juillet 2015 - 12:32

C’est avec une grande joie que nous prenons la parole ce jour à l’occasion de la sortie et du baptême de l’ouvrage intitulé : « L’AUDIOVISUEL PUBLIC EN RDCONGO ».
Notre joie est effectivement immense parce que ce livre consacre deux années d’efforts au cours desquelles l’équipe de chercheurs mise sur pied par l’Observatoire des Médias Congolais a sillonné toutes les provinces du pays pour appréhender le rôle de l’Audiovisuel public congolais, en cerner les contours, mesurer les déficits de son rendement et procéder à la projection des espoirs que suscitent ses formidables capacités humaines.
La publication de cet ouvrage intervient à un moment important de la vie nationale, celui de l’organisation d’un nouveau processus électoral au cours duquel les médias auront un rôle déterminant à jouer. Pour l’Audiovisuel public, il s’agit de résoudre l’équation de la neutralité en restant au milieu du village. Une équation difficile quand on connaît les pesanteurs qui inhibent le débat d’idées et empêchent la démocratisation des comportements.
A l’OMEC, nous avons l’optimisme chevillé au corps. C’est pour cette raison que nous répondons présents au différents rendez-vous que nous fixe l’histoire. Le premier a eu lieu en 2004 lorsque des millions d’électeurs et de nombreux politiciens firent leur entrée à l’école des choix multiples. Si user de sa liberté pour choisir des hommes appelés à gouverner la cité n’est pas toujours un choix facile, il faut dire que la tâche était plus grande encore pour les journalistes, ces porte-parole de la cité, qui devaient pour la plupart couvrir pour la première fois une campagne électorale pluraliste.
Face aux enjeux électoraux et à l’impératif de rendre une copie non émaillée de dérives, l’OMEC s’est engagé dans la bataille de la formation. Coup sur coup, il a publié :
1.le Code de déontologie des journalistes congolais
2. Le Guide Pratique du Journaliste en période électorale.
Si la première publication a pour but de rafraîchir la mémoire des professionnels des médias sur les règles qui fondent le métier d’informer, la seconde les conduit sur le terrain de la pratique professionnelle en période électorale. Comment éviter la manipulation ? Comment jouer le rôle de sentinelle des élections ? Comment protéger la voix des électeurs ? Le Guide pratique fixe des balises qui appellent une intériorisation profonde des règles d’éthique et de déontologie. Et c’est pour favoriser cette intériorisation que l’OMEC a procédé à la distribution gratuite de ces outils pédagogiques à tous les journalistes de Kinshasa oeuvrant au sein des maisons de presse écrite et audiovisuelle ayant une existence légale. Cette distribution s’est poursuivie plus tard en provinces.
Ceux qui suivent attentivement l’action de l’OMEC auront constaté que celle-ci privilégie la prévention. Nous insistons et veillons sur la maîtrise des règles parce que nous voulons éviter de donner des prétextes à ceux qui sautent sur le moindre dérapage pour frapper des médias et réduire des journalistes au chômage.
C’est pour cette raison que l’Omec avait fait adopter aux responsables des journaux, radios et télévisions réunis en atelier en août 2006 à Kinshasa, un « Code de bonne conduite » pour la couverture apaisée de la campagne électorale du second tour de la présidentielle. Son appel à l’apaisement fut bien capté car la presse, dans sa diversité, s’était gardée d’attiser le feu de la haine et de l’intolérance au sein du corps électoral, lors des campagnes des deux protagonistes engagés dans le sprint final.
Pour le processus électoral de 2011, l’Omec avait résolu de jouer à l’anticipation en lançant une nouvelle campagne de distribution gratuite aux journalistes de Kinshasa et des provinces, du « Code de déontologie des Journalistes en RDC » et du « Guide pratique du journaliste en période électorale », réédités grâce au concours financier de l’Open Society Initiative For Southern Africa, en abrégé OSISA.
Comme en 2006, l’objectif visé était d’armer les professionnels des médias contre les manipulations dont ils pouvaient être l’objet de la part des candidats, dont certains avaient la mainmise totale sur des groupes de presse. En dépit des incidents sans nombre ayant émaillé la période préélectorale, électorale et post-électorale, l’Omec s’était réjoui de noter, dans le chef d’un grand nombre de journalistes, beaucoup de retenue dans la collecte, le traitement et la diffusion des messages des candidats aux scrutins présidentiel et législatifs.
C’est pourquoi, avec le recul du temps, l’OMEC peut aujourd’hui noter avec bonheur que le souci de respecter les règles d’éthique et de déontologie est devenu une préoccupation pour la majorité des professionnels des médias dans notre pays.
La publication ce jour de « l’Audiovisuel public en RD Congo », nous rappelle la nécessité de respecter ces règles, en même temps qu’elle devrait être l’occasion pour les décideurs politiques, les gestionnaires de l’audiovisuel public, les journalistes, les chercheurs etc, de retrouver les balises nécessaires à la connaissance des défis politiques, technologiques, financiers et autres que doit relever ce secteur. Et sans prétendre avoir épuisé la matière, nous sommes en droit de soutenir que l’ouvrage a largement déblayé le champ de la recherche.
C’est ici le lieu d’adresser nos remerciements les plus sincères à notre partenaire OSISA dont l’appui moral et financier a permis la réalisation de ce livre. Nos remerciements s’adressent également au Comité de Validation de l’Etude pour les conseils avisés qui ont accompagné les chercheurs tout au long de ces deux années de travail.
Bon vent à « L’Audiovisuel public en RDCongo » et sincères félicitations à l’équipe de chercheurs pour tous les efforts qui ont permis d’atteindre le bon port.
Merci de votre attention.
Polydor Muboyayi

 

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