La mission de conseil et d’assistance de l’Union européenne en matière de réforme du secteur de la sécurité en République démocratique du Congo (Eusec RDC) a désormais un nouveau chef. Récemment nommé sur décision du Comité politique et de sécurité de l’Union européenne (Cops), le Colonel belge Johan De Laere aura à diriger cette mission qui vient d’amorcer un nouveau mandat depuis le 1er juillet dernier.
Reconduit pour une année depuis le début de ce mois, le mandat rénové d’Eusec s’inscrit dans la continuité du partenariat scellé avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Misant désormais sur un effectif réduit à dix experts internationaux, la mission européenne se veut toutefois dynamique et efficace.
Dans sa nouvelle optique, Eusec s’attend à mener ses activités sur deux axes. Il s’agira, de prime abord, d’assurer le maintien du conseil au niveau stratégique.
La mission s’attèlera, en second lieu, à apporter un appui à la formation, particulièrement des cadres. Ce soutien intègre les travaux déjà en cours à Kitona et l’organisation du concours national pour les écoles militaires.
LE PARCOURS D’UN MILITAIRE DE CARRIERE
Colonel Breveté d’Etat-Major, Johan De Laere est un officier belge appartenant au Corps des Troupes Blindées. Il a commencé sa carrière militaire en août 1979 à l’Ecole Royale Militaire à Bruxelles où il a suivi une formation universitaire de quatre ans et demi.
Détenteur d’une Licence en Sciences sociales et militaires, le nouveau responsable d’Eusec Rdc a servi, six ans durant, dans le 4ème Régiment de Lanciers à Soest, en Allemagne. Installé au sein de ce régiment depuis 1984, juste après sa formation professionnelle à l’Ecole des troupes blindées, Johan De Laere a occupé différentes fonctions, y incluse celle de commandant d’un escadron de combat.
En 1990, il rentre en Belgique pour enseigner au sein de l’Ecole des troupes blindées pendant trois ans. En 1994, au terme de son cours d’officier supérieur, il fait mutation à l’Etat-Major de la Force Terrestre pour diriger les programmes d’investissement dans le domaine de la formation et de l’entraînement.
UNE ASCENSION FULGURANTE
Choisi en 1998 pour participer au cours ’’Command and General Staff’’ à Leavenworth aux Etats-Unis. Johan De Laere revient en Belgique, fier de son titre de ’’Master Tactician’’. Il suit le cours supérieur d’Etat-major belge et reste pendant trois ans au Collège de Défense comme professeur dans le domaine de planification opérationnelle et tactique.
En 2004, l’officier belge rejoint l’Etat-major de la Composante Terre pour devenir, pendant deux ans, le chef de la planification opérationnelle logistique. En 2006, il devient le chef de la section renseignement et sécurité à la Composante Terre. Et pendant cette période, il renforce temporairement le ’’Department of Peacekeeping Operations’’ à New York comme analyste Moyen Orient au sein de la cellule stratégique militaire pour le Liban.
En 2008, Johan De Laere est envoyé à Strasbourg pour assumer les responsabilités de Chef de la branche ’’Exercices et entrainement’’ au sein du Corps européen pendant trois ans. Il y prépare, entre autres, le Quartier général pour sa mission de Land Component Command au sein de la ’’Nato Response Force’’ en 2010 et pour son déploiement en Afghanistan en 2011.
UN FAMILIER DES ZONES DE CONFLITS
Johan De Laere revient à l’Etat-major de Défense belge en 2011 pour devenir le Chef de la planification opérationnelle. Il est responsable pour la rédaction de tous les dossiers et se charge de solliciter l’accord politique pour les opérations et activités des Forces Armées belges à l’étranger ainsi qu’en Belgique. C’est aussi son service qui s’occupe de tous les ordres opérationnels pour les unités qui sont engagées.
En 2014, l’officier belge passe au Quartier Général de l’Otan à Bruxelles où il devient l’adjoint du Représentant militaire belge au sein du Comité militaire. Début juillet 2015, il devient le Chef de la mission Eusec Rdc. Un poste stratégique dans un pays post conflit qui s’attend à organiser des élections présidentielle et législatives en 2016. Son choix par le Comité politique et de sécurité de l’Union européenne n’est pas anodin, dans la mesure où, tout au long de sa carrière militaire, il a eu à participeré à deux opérations dans les Balkans en 1993 et en 2005.
Marié et père de deux enfants, le Colonel Breveté d’Etat-Major De Laere vit actuellement à Bourg Léopold, en Belgique. Il est porteur de plusieurs distinctions honorifiques belges, allemandes, françaises et internationales (UE, ONU et OTAN).Yves KALIKAT