Pour » faute grave » : L’Acaj demande à Joseph Kabila de révoquer Thambwe Mwamba

Lundi 22 août 2016 - 10:57

Cette Ongdh exige la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion avant le démarrage du dialogue national inclusif

Dans un communiqué de presse publié hier dimanche 21 août 2016, l’Association congolaise pour l’accès à la Justice (Acaj) appelle le président Joseph Kabila à révoquer le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba pour  » faute grave « , et faire libérer tous les prisonniers politiques et d’opinion avant le démarrage du dialogue national inclusif.

En effet, rappelle Me Georges Kapiamba, le 19 août 2016, le ministre de la Justice et Droits Humains a publié une liste de 24 personnes devant bénéficier de la liberté ou liberté provisoire en vue de la décrispation du climat politique en République Démocratique du Congo.  » En réalité, seuls 4 prisonniers d’opinion sur 24, qui sont tous membres de la Société civile, en sont bénéficiaires. Il s’agit de Christopher Ngoie Mutamba, Freud Bauma, Yves Makwambala et Jean-Marie Kalonji « , constate l’Acaj.

Les 20 autres sont libres depuis plusieurs mois, soit qu’ils ont été acquittés (cas de trois étudiants : Giresse Bongomisa Nzinga, Joêl Namulinda Bokuru et Léon Nguwa), soit bénéficié de la liberté provisoire (cas de Jerry Olenga et Paulin Lody), soit purgé leur peine (cas de Narcisse Kombi, Pascal Byumanine et sept manifestants arrêtés en novembre 2015 à Goma, et Paul Kikukama), soit qu’ils ont été libérés par l’Anr sans aucune explication (cas de Radek Junior Mapeke N’landu).

Acaj rappelle qu’en date du 10 août 2016, elle a publié la liste de 115 prisonniers politiques et d’opinion dont 83 sont bénéficiaires d’amnistie depuis plusieurs années. Cette liste a été communiquée aux membres du gouvernement, aux Nations Unies, à l’Union européenne et au facilitateur du dialogue national congolais, Edem Kodjo.

Parmi les 115 prisonniers, figurent Eugène Diomi Ndongala, président national de la Démocratie Chrétienne (DC) et condamné à 10 ans à l’issue d’un procès injuste et inéquitable, par 5 juges au lieu de 7 prescrits par la loi et sans preuves crédibles, Jean-Claude Muyambo, président de la Solidarité Congolaise pour la Démocratie et le Développement (SCODE) et en attente de jugement, tous détenus à la Prison centrale de Makala, et bien d’autres qui croupissent à la prison de Kasapa, aux cachots de l’Anr, de la Démiap…

A en croire le président d’Acaj, ces personnes sont emprisonnées à ce jour, soit pour s’être opposées à la modification de la Constitution ou avoir exigé le respect de celle-ci, soit pour avoir exercé les libertés publiques ou exprimé leurs convictions politiques ou opinions, soit à cause de leur appartenance aux partis de l’opposition ou de leur affinité avec l’ex gouverneur de la province du Katanga, Moise Katumbi.

Concernant l’ex gouverneur du Katanga MoîseKatumbi, après que les ennemis de la démocratie et de l’alternance aient échoué à le faire condamner pour  » recrutement de mercenaires « , ces derniers ont de nouveau instrumentalisé la justice à Lubumbashi dans le dossier de Stoupis Alexander, pour obtenir sa condamnation à 3 ans par défaut en dépit du fait qu’il se trouve à l’étranger pour des soins médicaux avec l’autorisation écrite du procureur général de la République.  » Le Gouvernement doit mettre fin aux poursuites engagées contre lui en tant que Condamné politique, mais en liberté « , lit-on dans ce communiqué de presse.

Si les 4 prisonniers d’opinion, membres de la société civile, sont libérés conformément à la mesure annoncée par le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba, il restera 111 pour lesquels l’ACAJ demande au président de la République de les faire libérer avec abandon des charges.

» Nous dénonçons la tentative du ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba à vouloir tromper l’opinion nationale et internationale avec une liste de 24 personnes dont 20 sont déjà en liberté depuis plusieurs mois. Cela constitue une faute grave dans son chef pour laquelle il faut une sanction politique exemplaire « , a déclaré Me Georges Kapiamba, président de l’ACAJ. Et d’ajouter,  » nous déplorons la précipitation avec laquelle le facilitateur Edem Kodjo a publié son communiqué de presse pour remercier les autorités gouvernementales, alors qu’il aurait dû d’abord prendre un temps nécessaire pour la vérification « , a-t-il ajouté.

L’ACAJ appelle vivement le président de la République, Joseph Kabila, à révoquer le ministre de la Justice et Droits Humains, Alexis Thambwe Mwamba, pour faute lourde, et faire libérer tous les 111 prisonniers politiques et d’opinion et cesser le harcèlement judiciaire contre Moïse Katumbi avant le démarrage du dialogue national et inclusif.

Cette structure des droits de l’homme recommande au facilitateur de reporter les travaux du comité préparatoire annoncés pour demain mardi 23 août 2016 afin d’obtenir d’abord la libération des prisonniers politiques et d’opinion.

Par LM

 

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