Présidentielle 2016 : Katumbi poussé à la porte

Jeudi 23 juin 2016 - 15:45
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En obtenant la condamnation de Moise Katumbi à 36 mois de prison ferme avec arrestation immédiate, le pouvoir a décidemment pris l’option de l’exclure de la présidentielle. Le régime Kabila en a marre du patron du TP Mazembe qu’il redoute tant sur sa popularité que pour son empire financier. Ainsi, ses multitudes procès qu’on inflige à l’ex-gouv du Katanga pour le contraindre à ne pas rentrer au pays. D’abord, l’affaire recrutement des mercenaires et maintenant, le dossier de spoliation, tout ça prouve que le pouvoir met toutes les batteries en marche pour mettre à genou le redoutable Katumbi. Jusque-là, les stratégies semblent marcher. Seulement, trop pousser Katumbi à la porte risque de le radicaliser et même son camp politique. A quelques mois de la fin du mandat du président Kabila, la tension risque de se raviver. Et si jamais Katumbi décidait de regagner son Lubum natal pour défier le régime, que-est-ce qui se passerait ce jour-là ?. Depuis un temps, les têtes couronnées du G7 et de l’AR comme aussi les animateurs de la toute dernière méga plateforme née à Bruxelles, Rassemblement des forces politiques, ne jurent que par tourner la page Kabila au 19 décembre 2016. Insurrection populaire logique. Dans les deux camps, on se prépare à ce mortel combat. Plus le pouvoir va dans le sens de réprimer l’opposition, moins l’opposition n’ira dans le sens du dialogue. Conséquence, c’est le chaos qui se profile. Malheureusement, c’est la population démunie qui   va payer cher. Qui sera le perdant ? A cette question, nombre d’observateurs pensent que c’est Kabila. La moindre répression des manifestations de l’opposition conduira l’Union Européenne qui hésite à prendre des sanctions à le faire rapidement. Même attitude sera adoptée par les Etats-Unis. Gel des avoirs, interdiction d’aller en Europe ou aux Etats-Unis mais surtout poursuite judiciaire par la justice internationale. Si le régime s’en moque totalement de cette menace, la réalité est qu’à un moment, ça finit par ronger le pouvoir. Beaucoup de pays africains en ont expérimenté cette dure épreuve. Les organisations des droits de l’homme se préparent déjà à documenter les probables exactions. Dans trois mois, la bataille sera fatidique entre les pro et anti-Kabila. Si Kabila se maintient, il ne réalisera pas non plus son rêve d’obtenir une présidence à vie comme Kagame ou Sassou. Une rallonge de deux ou trois ans est possible mais l’alternance sera toujours inévitable. Et l’après Kabila doit être interpellateur pour l’ensemble du système si on doit voir les réalités de plusieurs pays africains comme la Côte-D’ivoire, le Sénégal ou toute récemment le Burkinafasso.