Les autorités congolaises n’ont jamais voulu de la manifestation de vérité dans le procès de l’Assassinat de Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi, respectivement ancien directeur exécutif de la VSV (Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme) et ancien chauffeur, membre effectif de cette organisation non gouvernementale des Droits de l’Homme (ong); un procès relatif à un crime d’Etat. Ces deux activistes de Droits de l’Homme avaient été assassinés dans la nuit du 1er au 2juin 2010. La VSV a lancé hier mercredi, 29 avril 2015, lors d’un point de presse organisé à son siège, dans la commune de Ngaliema, un appel aux autorités congolaises pour mettre fin à la « théâtralisation » du procès sur ce crime d’Etat. Elle a signalé qu’après plus de deux ans de suspension, la reprise du procès le 21 avril 2015, n’augure rien de bon avec la proposition - sous prétexte de gagner du temps - de juger uniquement les prévenus présents en opérant une disjonction des poursuites entre eux et les accusés en fuite.
Etait présent à cette rencontre, Justin Chiba Sencey, 2ème directeur exécutif adjoint de la VSV qui avait en charge la lecture de la déclaration de son organisation. Il avait à ses côtés et pendant le débat, Dolly Ibefo et Peter Ntumba, respectivement directeur exécutif et coordonnateur de la VSV. A ce sujet, Justin Chiba a noté que le Major Paul Mwilambwe, un des prévenus en fuite, était rentré en avril 2011 en RDC pour se présenter devant I justice, mais il en avait été empêché délibérément et soustrait ipso facto. Elle a précisé que les autres prévenus « en fuite », notamment Christian Ngoy Kenga Kenga et Jacques Mugabo se sont à maintes reprises retrouvés sur le territoire congolais, notamment à Lubumbashi sans être inquiétés. Enfin, elle note que le suspect n°1 dans cet ignoble assassinat, le Général John Numbi, n’a jamais été arrêté et continue par conséquent à circuler librement. Les responsables de la VSV estiment qu’il serait mieux pour les autorités congolaises de déclarer clairement à la prochaine audience fixée au jeudi 30 avril 2015 qu’elles ne veulent plus de ce procès et qu’elles y mettent un terme.
Fosse commune de Maluku : une révoltante banalisation de la vie humaine
Parlant de la découverte d’une « fosse commune » au cimetière Fulafula dans la commune de Maluku, à Kinshasa, la VSV s’est dit très choquée ; d’autant que cette découverte macabre est intervenue après une série de répressions violentes et sanglantes de la population dont celles du 19 au 21 janvier 2015, l’Opération Likofi par les forces de l’ordre.
Elle a salué le courage des ONGDs tant nationales qu’internationales qui ont dénoncé l’existence de cette fosse commune qui prouve la banalisation de la vie humaine en RDC. Pour cette ong, cela ressemble bien à un crime contre l’humanité en l’absence de toute lumière sur les catégories réelles des personnes ayant été nuitamment inhumées. Elle a exigé la sécurisation du site en question. Concernant la proposition de loi portant statut d’anciens chefs de l’Etat, elle a souhaité qu’elle ne puisse pas constituer une occasion en or pour consacrer l’impunité des violations des droits humains et autres crimes que pourrait commettre, encourager de commettre ou faire commettre un chef d’Etat en fonctions.
Enfin, le cas de l’ancien Bâtonnier Jean Claude Muyambo, considéré comme prisonnier politique, a été dénoncé, car il a été fait prisonnier pour avoir exigé le respect de la Constitution de la RDC, en rejetant la tentative d’un troisième mandat du Président Joseph Kabila et pour avoir pris part les 19, 20 et 21janvier 2015, aux manifestations de protestation de la population contre la révision de la loi électorale.
Par RSK