Procès L.D. Kabila : des condamnés libérés

Lundi 25 janvier 2016 - 13:38

Il s‘agit des prévenus qui étaient condamnés à 15 ans de prison et qui ont purgé cette peine. Deux d’entre eux sont sortis du CPRK vendredi dernier, tandis que d’autres libérations interviendront en février et mars prochains.

 

Condamnés dans le dossier assassinat de Laurent-Désiré Kabila, deux des prévenus dans cette affaire viennent de purger leurs peines d’emprisonnement et ont d’office recouvré leur liberté le vendredi 22 janvier 2016. Il s’agit de Kambale Muhindo Shabani et Shagi Bazy Emmanuel.

Arrêtés depuis 2001, ces deux condamnés qui viennent d’obtenir leur libération ont totalisé 15 ans de prison.

 

D’après l’ONGDH Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP), Patrick Syaipuma, également condamné dans cette affaire, vient aussi de purger ses 15 ans de prison ferme, mais ne sera libéré qu’en février prochain.

 

Un mois après, soit en mars prochain, ce sera le tour de Julien Shombo de quitter le centre pénitentiaire e de rééducation de Makala. Ce prévenu, signale-t-on, a déjà purgé sa peine depuis novembre 2015.

 

Dans le dossier assassinat de Laurent-Désiré Kabila, il resterait 40 personnes encore en détention, à en croire une source digne de foi.

Quant à Mme Nelly Twite qui est malade (et dont l’état de santé continue à se dégrader) et le conseiller Nono Lutula âgé de plus de 70 ans, ils devront bénéficier de la libération conditionnelle, signale I’ONGDH FBCP.

 

Au total 135 prévenus parmi lesquels des officiers supérieurs des Forces armées congolaises (FAC) et des agents de service de sécurité ont comparu dans le procès lié à l’assassinat du Soldat du peuple.

 

Des zones d’ombre persistent!

Dans son jugement prononcé “ sur dispositif “, la Cour d’ordre militaire (COM) a déclaré coupable l’ancien Aide de camp de Laurent Désiré Kabila, le colonel Eddy Kapend, de plusieurs faits, notamment d’attentat contre la vie du chef de l’Etat, du meurtre du lieutenant Rachidi, présumé assassin de l’ancien président congolais. Il lui est aussi reproché d’avoir pris illégalement le commandement de l’armée.

 

Pour cela, la peine de mort a été retenu contre le colonel Eddy Kapend qui est toujours détenu à la Prison centrale de Makala, et une peine de confiscation générale de tous ses droits civiques et politiques a été également prononcée à son endroit. Il a été aussi renvoyé des FAC et destitué de ses grades.

 

Deux responsables de services de sécurité, à savoir Leta Mangasa et Nono Lutula, ont été aussi condamnés chacun à la peine de mort ainsi qu’aux autres peines accessoires ayant frappé Kapend.

 

Par ailleurs, 27 prévenus, dont le général Yav (mort en détention), impliqués dans l’assassinat de 11 Libanais, ont été condamnés à la peine de servitude pénale à perpétuité.

Des peines allant de 2 à 20 ans de prison ferme ont été également prononcées à l’endroit de 22 prévenus parmi lesquels deux femmes dont Nelly Twite, ancienne secrétaire particulière de l’ancien président congolais et Annie Kalombo du service de l’intendance présidentielle.

Elles sont condamnées respectivement à 20 et 5 ans de servitude pénale principale.

 

Trois femmes impliquées

Mme Annie Kalombo, renvoyée des FAC, est tenue de restituer à la famille présidentielle un colis de diamant qu’elle aurait dérobé des appartements du défunt Laurent-Désiré Kabila. Nelly Tuite a vu tous ses biens confisqués et a été déclarée coupable de complicité de l’attentat.

Une seule femme a été condamnée par défaut à la peine capitale. Il s’agit de Mme Anto Falayi, actuellement en fuite.

La Cour a en outre ordonné l’établissement d’un mandat d’arrêt international contre chacun de 8 prévenus condamnés par défaut, afin de les rechercher et les appréhender partout où ils se trouvent.

 

Dans cette catégorie, la Cour a cité Bilal Héritier, un sujet libanais, condamné par défaut à la peine de mort pour incitation des militaires à commettre des actes contraires à leurs devoirs.

 

Enfin, 48 prévenus ont été acquittés et la Cour a ordonné leur mise en liberté. Parmi eux figurent six femmes, dont l’épouse de Rachidi, présumé assassin de Laurent-Désiré Kabila, et Mota, ancien directeur de cabinet adjoint du défunt chef de l’Etat.

 

En ce qui concerne l’assassinat des 11 Libanais, la Cour d’ordre Militaire a condamné aussi le lieutenant- colonel Mississipi Kasongo à la prison à vie ainsi que deux autres prévenus.

50 autres personnes ont été condamnées à des peines de prison ferme et une seule acquittée.

Statuant sur les intérêts des parties civiles, la Cour a déclaré recevable l’action de la RD Congo et a condamné Eddy Kapend et ses complices à payer solidairement à l’Etat congolais la somme de 1 million de Francs congolais pour le préjudice subi.

 

En revanche, elle a déclaré irrecevable l’action introduite par la famille du défunt président, au motif qu’elle n’avait pas évalué le montant des dommages intérêts.

 

La décision de la Cour d’Ordre militaire étant inattaquable, les condamnés n’ont pour seule voie de recours que celle du magistrat suprême du pays, l’actuel président de la RD Congo, Joseph Kabila.

 

Laurent Désiré Kabila a été assassiné le 16 janvier 2001 dans son bureau présidentiel, au Palais de marbre, à Kinshasa. Depuis lors, plusieurs zones d’ombre persistent, notamment sur la main qui a agi à travers le fameux Rachidi, présenté comme l’assassin du président Laurent-Désiré Kabila.

 

Par GKM

 

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