Projet Inga III : la RDC et la RSA regardent dans une nouvelle direction

Jeudi 27 août 2015 - 11:35

La production de l’électricité, à travers le barrage d’Inga, constitue une des grandes sources de fî.nan cernent. L’Afrique du Sud, un des partenaires de la RDC, sollicite depuis un temps son raccordement au barrage d’Inga III dont les travaux débuteront d’ici quelques mois. Dans ce cadre, elle vient de signer un nouvel engagement avec la RDC pour faire avancer les travaux de construction de cette centrale hydroélectrique.

La République démocratique du Congo et la République sud-africaine (RSA) ont une nouvelle vision des choses en ce qui concerne le projet Inga III. Dans ce cadre, les deux pays se sont engagés à accélérer le processus de réalisation du projet de construction de la centrale hydroélectrique Inga III, dans la province du Kongo Central. Cette volonté a été exprimée dans un communiqué conjoint signé le mardi 25 août à Kinshasa par la vice-ministre de l’Energie de la RDC et Tembesula Majula, la représentante sud-africaine, en présence des experts de deux pays.

Les deux parties ont décidé de l’élaboration d’un chronogramme du projet, de la mise en place d’un mécanisme de mobilisation des financements ainsi que de l’instauration d’une structure intergouvernementale devant faire une évaluation mensuelle de ce projet. La RDC et la RSA ont également convenu de gérer conjointement le projet Inga III et de partager les expertises et les études, par l’implication des sociétés d’électricité de deux pays. La Société nationale d’électricité (Snel) pour la RDC et l’ESKOM pour la République sud-africaine.

Quant aux experts de deux pays, ils ont émis le vœu de prendre en compte le rôle accru de la RSA au pro}et. Ils ont jugé de la nécessité de mettre en place un processus d’échanges d’informations avec les trois candidats développeurs du projet d’Inga III, représentés par les groupes chinois, canadien et espagnol.

Le même vœu a aussi été exprimé pour une implication des sociétés d’électricité des pays membres de la Communauté de développement des pays de l’Afrique australe (SADC) dans le projet.

A l’issue de deux jours de discussions, la vice-ministre sud- africaine de l’Energie a fait savoir que les deux gouvernements tiennent à la matérialisation du- projet d’Inga III dans le délai. Cependant, a-t-elle ajouté, il est impérieux de finaliser les études du projet. La vice-ministre sud- africaine a aussi évoqué un possible report de ce projet dont la pose de la première pierre était prévue pour décembre de cette année et la production du premier mégawatt en 2020. La centrale d’Inga III devrait produire dans sa première phase, Inga III basse chute 4 700 mégawatts pour un coût estimé à 12 milliards Usd.

Le barrage Inga III est un projet de barrage hydroélectrique sur le fleuve Congo en République démocratique du Congo. Il est établi sur le site des chutes d’Inga dans la province du Kongo Central, à une trentaine de kilomètres au Nord de la ville de Matadi.
Deux barrages (Inga I et Inga II) existent déjà sur le site. Il existe également un projet pour un quatrième barrage, dénommé projet Grand Inga. Ce barrage est construit en rive droite du fleuve, profitant du Nkokolo, une vallée sèche ancien lit du fleuve, dont les berges atteignaient 150 mètres de haut au niveau des chutes d’Inga, parallèles au site et qui a déjà été utilisé pour alimenter en eau Inga I et Inga II.
Un barrage, le barrage de Shongo, a permis de mettre sous eau le Nkokolo. L’eau est captée à 10 kilomètres en amont du site du barrage Inga ii, à une altitude de 125 mètres, pour atteindre 115 mètres au niveau du bief alimentant les barrages Inga I et Inga Il. Un canal d’une longueur de quelques centaines de mètres, situé à l’Ouest du barrage Inga 1 (45 mètres de dénivelé, 115-70 mètres), alimente le barrage Inga II (50 mètres de dénivelé, 115-65 mètres).
Un autre canal creusé en amont des deux autres barrages permettrait cependant d’établir un nouveau barrage en contrebas des deux autres, et d’ainsi bénéficier d’un dénivelé de (55 mètres 115-60 mètres). Le barrage ici construit permettrait la production d’environ 4 500 mégawatt, contre .351 MW et 1 400 MW respectivement pour Inga I et Inga II.

BHP Billiton a été intéressée par le projet. Malgré l’intérêt de ce barrage pour une augmentation de la capacité énergétique pour le Congo et l’Afrique australe en général, il peine toujours à obtenir des sources de financement.

Le barrage Grand Inga permettrait, quant à lui, la production de quelque 39 000 MW. La réhabilitation de deux barrages hydroélectriques existants et la construction de deux nouveaux pour une puissance électrique totale inégalée sont au cœur des projets industriels de l’Emphytéose Muanda et de Westcor.

Par Olivier KAFORO