L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme(ASADHO) se dit préoccupée par les atteintes à la vie dont sont victimes les populations de Beni et par les menaces de mort proférées contre les acteurs de la société civile par certains éléments des FARDC et certaines autorités civiles de cette région. C’est ce qu’indique un communiqué publié par cette ONGDH.
Pour rappel, par un autre communiqué de presse daté de novembre 2014 intitulé » L’ASADHO appelle le Président Joseph Kabila à sanctionner les ministres impliqués dans la gestion de la situation sécuritaire à l’Est du Congo, l’ASADHO avait dénoncé le fait que les ministres de la Défense et des anciens combattants, et de l’Intérieur, Sécurité et Décentralisation n’avaient pris aucune mesure conséquente pour protéger les populations de la ville de Beni et ses environs.
Cette défaillance avait occasionné le massacre de 22 civils en octobre 2014 à Eringeti. Malgré la mise en place du nouveau Gouvernement, l’Ongdh note que les populations de Beni et de la périphérie sont toujours sous la menace des atteintes à la vie sans que les forces de sécurité interviennent de manière efficace pour assurer leur protection.
D’après l’Asadho, plusieurs acteurs de la société civile ayant dénoncé cette insécurité et l’inefficacité des opérations SOKOLA1 sont menacés de mort par certains éléments des FARDC. Il leur est même interdit de passer sur les antennes des radios locales pour parler de ce qui se passe à BENI et ses environs, signale l’Ongdh.
L’ASADHO rappelle que la sécurité est un droit fondamental garanti à tous les citoyens par les dispositions des articles 9, 6 et 52 respectivement du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques, de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ratifiés par la RDC et, de la Constitution, d’une part, et que le Gouvernement de la Rdc doit respecter la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des Droits de l’Homme.
Face à cette situation, l’ASADHO recommande à Kinshasa de prendre des mesures urgentes pour assurer la sécurité des populations de BENI et des acteurs de la société civile en particulier.
Le gouvernement Matata est appelé à instruire les FARDC engagés dans les opérations SOKOLA1 à s’abstenir de tout acte de nature à porter atteinte à l’intégrité physique et morale des acteurs de la société civile et à faire lever les mesures interdisant aux acteurs de la société civile de s’exprimer sur les atteintes au droit à la vie dont sont victimes les populations de Beni.
Quant à la justice militaire, elle est appelée à ouvrir des enquêtes judiciaires sur les menaces de mort dont seraient l’objet des acteurs de la société civile de la part de certains éléments des FARDC.
Par Godé Kalonji Mukendi