Des soldats ougandais sont brièvement entrés au village d’Ovo, territoire d’Aru, sur le sol congolais mardi 9 juin où ils ont détruit une dizaine de maisons récemment construites par des Congolais. Selon des sources de la société civile d’Aru, ces soldats prétendent que le terrain sur lequel ces maisons ont été bâties constitue la zone neutre entre l’Ouganda et la RDC et qu’aucun édifice ne doit y être construit.
Militaires et policiers ougandais, lourdement armés, ont détruit plus de dix maisons à Ovo mardi et ont lancé de gaz lacrymogène pour disperser la population locale, indiquent des sources de la société civile d’Aru. Selon ces dernières, ces soldats ne se sont retirés de cette zone qu’à l’annonce du déploiement des Forces armées de la RDC.
Cette situation a créé une vive tension dans ce secteur, poussant des centaines des Congolais d’Aru à affluer sur lieu de l’incident pour protester contre ce qu’ils estiment être une invasion du territoire congolais par des Ougandais.
Avant l’arrivée des FARDC, les habitants d’Aru avaient même hissé le drapeau de la RDC à la frontière.
La tension a baissé lorsque Venant Nkosi, l’administrateur du territoire d’Aru, a dit à ses administrés qu’il avait saisi ses chefs pour qu’une solution soit trouvée à ce nouvel incident frontalier.
Pour la société civile d’Aru, l’acte posé par les forces de sécurité ougandaises est une violation des frontières congolaises.
Le président de cette structure, Héritier Aundu demande l’implication du gouvernement pour mettre fin à ce conflit:
«La population autochtone a construit plus de dix maisons alors les Ougandais sont venus piller ces maisons. Comment est-ce qu’une armée étrangère peut venir interdire aux autochtones de la RDC de construire chez eux. La population d’Aru veut voir clair sur cette zone-là», a-t-il tempêté.
En avril dernier, l’armée ougandaise avait été aperçue dans les villages du secteur de Ruwenzori (Nord-Kivu).
Les éléments ougandais s’étaient retirés de ces villages et pris la direction du parc national des Virunga avant l’arrivée de l’armée congolaise.