Le gouverneur de la province Orientale (nord-est de RD Congo), Jean Bamanisa Saidi, appelle les planteurs du Haut Uélé à se « remettre résolument au travail pour faire d’Isiro la capitale de l’or vert comme par le passé», dans le cadre du programme 2012-2016 du gouvernement central axé sur « la relance de la culture du café ».
En séjour de travail au chef-lieu du district du Haut Uélé du 14 au 20 mai 2015, il a visité une plantation de Modimbo.
« Cette plantation de plus de 80 hectares pourra produire environ 160 tonnes de café robusta, très prisé sur le marché mondial de par sa qualité. L’espoir renaît progressivement avec la culture du café qui donne déjà de bons résultats », a indiqué à la presse le président du Comité de pilotage du projet Café-Af, Théophile Alefe cité par l’ACP.
Il a salué les efforts du gouvernement provincial pour « la relance de l’économie et du mieux-être social des populations en province Orientale ».
Une source potentielle de revenus agricoles
Le secteur du café, considéré comme une source potentielle de revenus agricoles, contribuait à au moins 15% au produit intérieur brut en 1994, avec une production et des exportations qui avaient atteint respectivement 88.348 et 63.287 tonnes, engendrant des recettes de 248,8 millions Usd.
« Mais, au fil des années, les recettes et autres retombées de ce secteur n’ont pas été utilisées d’une manière rationnelle ou durable. L’industrie du café, qui était parmi le porte-étendard du pays, s’est effondrée sans se relever. Le déclin de la production du café est dû aux nombreuses implications en RDC », selon l’Office national du café (ONC).
Il relève que « cette situation a eu pour conséquence notamment une faible productivité de plantations et, non seulement des ressources financières disponibles pour l’investissement, également une détérioration de la qualité marchande du café et, surtout, de l’absence de crédit de campagne ».
Pour relance la filière du café, l’ONC a projeté en 2013 plusieurs activités pouvant être réalisées à court, moyen et long termes, notamment celle pouvant « concourir au développement du secteur agricole dans le but d’atteindre les meilleurs résultats socio-économiques en République Démocratique du Congo ».
Dans un « document de stratégie pour la relance de la filière du café, il a identifié les problèmes qui rongent la mise en œuvre de la filière du café et le planning d’actions à réaliser pour contribuer à la croissance économique en RDC ».
« L’objectif principal, tel que conçu, est de rajeunir les plantations en remplaçant les cafetiers malades par des plantes non infectées et appuyer les coopératives des agricultures. Les statistiques comparatives ont démontré que la RDC récolte 250 à 600 kg par hectare, contre 2.000 kg par hectare que récoltent le Vietnam et en Amérique », souligne l’ONC.
A son avis, « les exportations de café demeurent non seulement une composante sérieuse des recettes en devises, mais également, représentent une part significative des recettes fiscales et du produit intérieur brut ».
« L’agriculture est un secteur pour booster l’économie du pays. La stratégie de la relance de la filière café a été clairement définie dans un document que le Gouvernement garde malheureusement dans les armoires », déplore cependant l’ONC dont la mission est de « promouvoir la culture et le développement des débouchés intérieurs et extérieurs des produits agricoles d’exportation et leurs dérivés ». Ces dérivés sont le café, l’hévéa, le thé, le cacao, la noix de cola et la papaïne ».
Par ailleurs, cet Office est chargé de fournir une aide technique aux planteurs en assurant leur encadrement, le café présentant « un capital durable qui crée des emplois et permet aux populations d’accéder aux besoins sociaux de base ».