Une trentaine de personnes ont été tuées fin décembre en Province-Orientale, dans l'est de la République démocratique du Congo, au cours d'une série d'attaques attribuées à des rebelles ougandais, a annoncé mercredi la Mission de l'ONU dans ce pays.
Cette information semble confirmer l'extension du rayon d'action de ces rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), qui était restreint jusqu'aux dernières semaines au nord de la province voisine du Nord-Kivu, tout particulièrement dans le territoire de Beni, où plus de 260 civils ont été massacrés en moins de trois mois.
"En Province-Orientale [...] du 20 au 26 décembre 2014, environ trente individus ont été tués par des éléments supposés appartenir [... aux] ADF" dans sept localités du territoire d'Irumu (Province-Orientale), a déclaré à la presse le lieutenant-colonel Prosper Basse, porte-parole de la Monusco.
La Monusco avait déjà indiqué précédemment que six personnes avaient été tuées le 25 décembre par de présumés ADF, dans l'une de ces localités, qui abritait des Congolais ayant fui les massacres du Nord-Kivu.
D'octobre à décembre, le territoire de Beni a été le théâtre d'une série de massacres, imputés à l'ADF, qui ont fait plus de 260 morts. Les tueries de civils ont été essentiellement perpétrées à l'arme blanche (machettes, haches, houes).
Le 19 décembre, le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) s'était inquiété d'une propagation de la violence du territoire de Beni "vers le nord, en Province Orientale", après une attaque y ayant fait sept morts.
"Tout indique que les récentes attaques en Province-Orientale sont l'oeuvre d'éléments ADF qui se sont déplacés vers des zones où ils ne sont pas pourchassés", indique un spécialiste de l'Est congolais soumis au devoir de réserve.
Présentes dans le territoire de Beni depuis 1995, les ADF sont une milice musulmane opposée au pouvoir du président ougandais Yoweri Museveni.
Depuis janvier 2014, le groupe a subi de grosses pertes sous le coup d'une offensive de l'armée congolaise à laquelle la Monusco est venue prêter main forte. Profitant d'un relâchement de ces opérations depuis la fin du mois d'août, la rébellion a repris l'initiative. Le 13 décembre, l'armée et la Monusco ont repris leur offensive conjointe contre ce groupe armé, qui compterait environ 400 combattants.