RDC : "augmentation dramatique" des violations des droits de l'Homme en 2015

Jeudi 28 janvier 2016 - 14:11

L'ONU s'est alarmée mercredi dans un rapport de l'"augmentation dramatique" des violations des droits de l'Homme en République démocratique du Congo (RDC), à dix mois de la présidentielle devenue incertaine.

"On a constaté une augmentation dramatique des violations des droits de l'Homme (...) de 64% par rapport à 2014", a déclaré le directeur du Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH), José Maria Aranaz, lors d'une conférence de presse.

"Au total, on a enregistré 3847 violations des droits de l'Homme dans le territoire" congolais, a-t-il ajouté, indiquant que la province Orientale (nord-est), le Nord et le Sud-Kivu (est) étaient les provinces les plus touchées.

Selon José Maria Aranaz qui présentait le rapport annuel de sa structure, les agents étatiques étaient responsables de "49%" de cas de violations et ont "commis aussi 294 exécutions extrajudiciaires".

"Restriction des libertés publiques"

Le BCNUDH a enregistré "260 violations des droits de l'Homme (liées au) processus électoral" avec une tendance à la hausse au cours des derniers mois de 2015.

Le directeur a de nouveau exprimé la préoccupation de son bureau face à la "réduction de l'espace politique et la restriction des libertés publiques" qui, selon lui, "est contraire à l'esprit des élections crédibles".

Le climat politique est très tendu en RDC, où l'opposition accuse le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et dont le mandat expire le 19 décembre, de chercher à tout faire pour se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de l'année, alors que la Constitution lui interdit de se représenter.

Le 19 janvier, près de 5000 personnes ont manifesté à Bukavu (dans l'est) pour réclamer la tenue de la présidentielle en 2016, mais à Kinshasa et Lubumbashi (sud-est), la police a empêché les rassemblements que prévoyait l'opposition à la mémoire de quelques dizaines de morts de la répression d'émeutes contre le pouvoir en janvier 2015.

Une politique répressive

Depuis plusieurs mois, l'ONU, l'opposition et diverses organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent la politique répressive des autorités congolaises.

Joseph Kabila, réélu en 2011 à l'issue d'un scrutin marqué par des fraudes massives, a proposé la tenue d'un "dialogue national" qui tarde à venir, en vue d'"élections apaisées".

Les opposants sont divisés entre ceux prêts à accepter de participer à ce forum et ceux qui pressent le pouvoir d'organiser les élections dans les délais prévus par la Constitution. AFP

 

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