RDC-FDLR, Rahiya Mutomboki et Nyatura sont les principaux groupes armés responsables du recrutement des enfants

Vendredi 29 janvier 2016 - 05:48
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Les principaux groupes armés responsables du recrutement des enfants en République démocratique du Congo (RDC) sont les rebelles rwandais des FDLR (891 enfants), les miliciens congolais Rahiya Mutomboki (288 enfants) et Nyatura (232 enfants) opérant au Nord-Kivu et Sud-Kivu.
Au cours de l’année 2015, la Section Protection de l’Enfant de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) a documenté 2 055 enfants séparés, ou qui se sont échappés des groupes ou forces armés. Parmi les 2 055 enfants séparés des groupes armés, 139 étaient des filles. En outre, 488 (incluant 26 filles) auraient été recrutés en 2015 par les mêmes principaux auteurs, soit les FDLR (219 enfants), Rahiya Mutomboki (89 enfants) et Nyatura (69 enfants).
« Ces chiffres, qui représentent plus du double des données enregistrées l’année précédente - 1 030 enfants –, reflètent d’une part, l’effectivité des opérations militaires, des actions entreprises par la Section et ses partenaires gouvernementaux, de l’ONU et de la société civile pour mettre fin au recrutement des enfants », indique-t-elle dans son rapport publié le mercredi 27 janvier 2016 à Kinshasa.
Ils reflètent aussi « le désir des enfants de quitter la vie militaire pour regagner la vie civile ; une vie et un environnement appropriés pour leur épanouissement et  leur développement ».
Au recrutement des enfants dans les groupes armés s’ajoutent d’autres types de violations graves des droits de l’enfant. Il s’agit des violences sexuelles, des meurtres, des mutilations et des enlèvements.
Chiffres
Au moins 262 cas de violences sexuelles à l’encontre de filles ont été documentés dans les provinces affectées par le conflit.
« Les principaux auteurs de violence sexuelle à l’encontre d’enfants sont les éléments du FRPI (67 enfants), les combattants des Rahiya Mutomboki (33 enfants) et des Mayi-Mayi Simba (27 enfants). Certains agents de l’Etat sont également responsables de 35 % des cas de violences sexuelles documentés », renseigne la Section Protection de l’Enfant de la Monusco.
Par ailleurs, 80 enfants ont été tués (53 garçons et 27 filles) et 56 sérieusement blessés (43 garçons et 13 filles), par les parties au conflit, et principalement par les combattants de l’ADF (20 enfants), du FRPI (19 enfants) et des FDLR (14 enfants). Certains agents de l’état sont également responsables pour 27% des cas.
Bien plus, précise la Monusco, « 68 enfants, dont 19 filles, ont été enlevés par les parties au conflit, et notamment les combattants des Rahiya Mutomboki (21 enfants), du FRPI (15 enfants) et les combattants de l’ADF (12 enfants) ».
« Les chiffres attribués au groupe armé ADF ont été, en grande partie, collectés à la suite des attaques meurtrières perpétrées par ledit groupe dans les localités de Linzo (24 novembre), Mukoko (17 novembre) et Eringeti (29 novembre). De plus en plus, les enfants sont recrutés et utilisés par les combattants de l’ADF », explique-telle.
Durant les deux derniers mois, au moins cinq enfants, y compris deux jeunes filles, ont perdu la vie sur les champs de bataille. « Ceci est inacceptable et constitue une très grave violation des droits de l’enfant commise par l’ADF », s’indigne la Monusco.
Selon la Section Protection de l’Enfant de la Monusco, qui dénonce fermement le recrutement et l’utilisation des enfants, « le bilan dressé pour l’année 2015 interpelle et vient réitérer l’impact négatif des activités des groupes armés sur les enfants ».
Elle « enjoint tous les groupes armés de mettre un terme à de tels agissements et de procéder sans condition à la libération des enfants qui se trouvent encore dans leurs rangs ».
En outre, elle « exige que les auteurs de recrutement et toutes autres violations graves des droits de l’enfant soient mis aux arrêts et traduits devant les instances de justices compétentes ».