Rien ne va plus au Katanga pour Moïse Katumbi depuis que celui-ci a pris ses distances vis à vis d'un éventuel 3e mandat du président Kabila. Lequel vise là où ça fait mal : au portefeuille.
Depuis que Moïse Katumbi, le puissant gouverneur du Katanga, a laissé entendre publiquement qu'il était hostile à un troisième mandat du président Joseph Kabila, ce dernier lui mène la vie dure dans sa (riche) province. Trois de ses proches qui se trouvaient à la tête de régies financières, la DGRAD (recettes administratives), la DGDA (douanes) et la DGI (impôts), ont été démis de leurs fonctions.
À la manoeuvre : le ministre des Finances, Henri Yav Mulang, un proche de Kabila (il était précédemment son directeur de cabinet adjoint). Du 11 au 13 janvier, Matata Ponyo, le Premier ministre, s'est pour sa part rendu au Katanga à la demande du chef de l'État pour inspecter certaines de ces institutions. Mais Katumbi pourrait être simultanément attaqué sur d'autres fronts. L'administration fiscale, par exemple, s'intéresse de très près aux sociétés qu'il possède.
Éléctions provinciales en 2015
Quant à la réforme territoriale, qui prévoit, entre autres, le démantèlement de sa province, elle a été adoptée à la hâte par l'Assemblée réunie en session extraordinaire. Dans ses voeux pour la nouvelle année, le président Kabila a par ailleurs annoncé que les élections provinciales se tiendront dès cette année. Or elles aboutiront au renouvellement de tous les gouverneurs... Enfin, la nouvelle loi électorale, toujours en discussion, pourrait exclure de l'élection présidentielle les citoyens qui, comme Katumbi, sont nés de père ou de mère étrangers.