Dans un pays encore fragile comme la RDC, être la voix des sans voix, comporte un certain nombre de risques. Les défenseurs des droits de l’homme sont régulièrement intimidés par les tenants du pouvoir. Certains payent même de leur vie. Au point que beaucoup d’entre eux sont contraints à la clandestinité s’ils ne pas le chemin de l’exil, abandonnant le noble combat d’aider leurs concitoyens à défendre leurs droits. C’est le cas notamment de Mr Mvuezolo Mpongi Simon de AJC Bomoko, une Ong de défense de droits de l’homme.
Inspecteur à AJC Bomoko, Mvuezolo Mpongi Simon et ses collègues s’étaient donné entre autres missions mission de vulgarisation auprès des jeunes les droits fondamentaux pour qu’ils sachent à quoi s’en tenir quand ils ont affaire à des cas de violation des droits de l’homme. Ils dénonçaient régulièrement les différentes atteintes de droits de l’homme notamment les arrestations arbitraires, les détentions irrégulières et diverses bavures commises par les autorités politico administratives.
En décembre 2013 alors que le débat sur une probable révision constitutionnelle, spécialement le fameux article 220 portant sur la limitation du nombre de mandat du président de la République battait son plein, Mvuezolo avait pris le courage de demander aux jeunes de s’opposer à ce projet de révision constitutionnelle devant ouvrir la voie au troisième mandat à l’actuel chef de l’Etat. Ce qui, aux yeux de Mvuezolo Simon, passait pour une violation flagrante de la Constitution du pays.
Cette prise de position lui vaudra, le 14 janvier 2014, une convocation au commissariat de district de la TSHANGU. Mais en homme connaissant ses droits, Mvuezolo ne se présentera pas au commissariat, estimant que cette convocation était irrégulière. Ce qui n’a fait qu’irriter davantage les services de sécurité qui étaient déjà à ses trousses.
Quelques jours plus tard des hommes en civile tombent sur Mvuezolo Simon et l’arrêtent. Ils l’acheminent au commissariat de district appelé « MABANGA » où il passera deux jours à subir de mauvais traitements. Mvuezolo s’éclipsera le 20 février au moment de son transfert à l’Hôpital général de référence de la Commune de N’Djili, avec la complicité d’un agent de police qui a eu pitié de l’homme compte tenu de son âge avancé.
Depuis, l’Ong AJC Bomoko n’a pas de nouvelles de son inspecteur, contraint à une vie de clandestinité. Il en va ainsi de la vie des défenseurs des droits de l’homme au pays de Patrice Emery Lumumba.
FDA